La Cour constitutionnelle du Gabon a annoncé à Libreville que les élus de l’Union nationale (UN-opposition) conservent leurs mandats, à titre individuel, à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les conseils municipaux et départementaux, en dépit de la dissolution de leur parti, a appris APA.
‘’Les élus de l’ancien parti politique dénommé Union Nationale conservent leurs mandats à titre individuel, sans préjudice de la constatation de la déchéance de l’un quelconque de ces élus dans les conditions prévues par la loi’’, souligne la Cour constitutionnelle, dans un avis publié lundi par le quotidien progouvernemental ‘’Gabon matin’’.
La Haute juridiction a rendu l’avis le 28 février dernier à la suite d’une requête du gouvernement sur le sort des élus nationaux et locaux de l’UN, consécutive à la dissolution de ce parti politique créé en février 2009 et regroupant des caciques du Parti démocratique gabonais (PDG).
Trois d’entre eux siègent à l’Assemblée nationale : Zacharie Myboto, président de l’UN, qui a été plusieurs fois ministre sous le régime de feu le président Omar Bongo Ondimba, l’ancien Premier ministre Jean Eyéghé Ndong, un vice-président de l’UN, et l’ancien ministre de l’intérieur André Mba Obame, secrétaire exécutif du parti dissous.
Le quatrième député de l’UN à l’Assemblée nationale, Jean Valentin Léyama, est issu de l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD), formation créée par Zacharie Myboto qui s’est finalement fondue dans l’UN, dissous après que Mba Obame, député du Haut-Komo (Medouneu, nord) s’est autoproclamé président de la République gabonaise, le 25 janvier dernier à Libreville.
Après avoir prêté serment sur la Constitution en tant que chef de l’Etat, Mba Obama a formé un gouvernement de 18 membres avec qui il s’est réfugié, peu après, dans les locaux de la représentation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Libreville. Ils en sont sortis le 27 février dernier, à l’issue d’une médiation de l’ONU.
A la suite de l’auto proclamation de M. Mba Obame, le gouvernement avait aussitôt réagi en annonçant la dissolution de l’UN et en demandant la levée de son immunité parlementaire, une requête que le président de l’Assemblée nationale avait estimé ne pas être du ressort de l’exécutif mais du judiciaire.