Deux cents logements vont être détruits à Mounana, localité à plus de 600 km au sud-est de Libreville, où la Compagnie des mines d’uranium de Franceville (COMUF), filiale d’AREVA, le géant français du nucléaire, a exploité l’uranium de 1961 à 1999, a appris l’AGP.
La destruction a été décidée après qu’une enquête effectuée par un cabinet d’étude spécialisé, à la demande des autorités gabonaises, eut relevé un taux élevé de radioactivité sur ces maisons, corroborant le rapport de la commission de la recherche et d’information indépendante sur la radioactivité.
Ce rapport a fait état d’une forte contamination de plusieurs infrastructures construites à l’époque où l’exploitation minière battait son plein à Mounana.
‘’Les mesures de 2009 confirment en outre que les logements des cadres et des ouvriers de la COMUF ont été construits avec des matériaux radioactifs’’, note le rapport, soulignant que les populations sont ainsi soumises, à leur insu, à des doses de radiation totalement injustifiées.
Depuis 2007, une polémique sur la radioactivité à Mounana oppose des ONG, les habitants de la contrée à la COMUF qui est restée surplace pour réaménager le site.
La polémique a poussé le groupe français à créer un observatoire de sante, afin de suivre médicalement ses anciens employés.
Faute de réserves économiquement exploitables, la COMUF a cessé ses activités sur le site de Mounana, après en avoir extrait 26.600 tonnes d’uranium.
Depuis 2008, AREVA a obtenu de l’Etat gabonais trois permis de prospection d’uranium, toujours dans le sud-est du pays.