Le secrétaire général de l’Union du peuple gabonais (UPG-opposition), Richard Moulomba, a démissionné du parti, dénonçcant ‘’la fourberie, la suspicion, le mensonge et la tromperie » de son leader Pierre Mamboundou.
Dans une lettre de démission au vitriol, adressée à son ancien mentor, le 11 mars et déposé par un huissier de justice, Moulomba accuse le leader de l’UPG d’avoir ’’érigé la suspicion, le mensonge, la fourberie et la tromperie en mode de gestion politique’’.
’’Vous avez, non seulement érigé la suspicion, le mensonge, la fourberie et la tromperie comme mode de gestion politique (ce qui est déjà difficile à comprendre pour un moralisateur), mais surtout, vous avez vous-même pris le volant des intrigues, manigances, médisances et manipulations contre ma personne’’, écrit l’ex-secrétaire général de l’UPG.
Il accuse le leader du parti d’avoir juré sa perte en ’’voulant ainsi me faire passer auprès des militants pour un bandit, un voyou, le diable en personne’’.
’’Vous vous êtes ingénié à rendre ma vie (sociale, politique et morale) difficile, peut-être pour que je dépende plus de vous’’, accuse encore Moulomba.
’’Mais, comme vous le savez, tout ceci visait, outre mon affaiblissement, à justifier vos mauvais coups contre moi’’, poursuit-il.
Selon Richard Moulomba, le leader de l’UPG affiche ’’une nouvelle attitude baignée d’irrespect, d’arrogance, d’insolence et de suffisance à l’égard de nous, vos collaborateurs’’.
’’Cette attitude caractérise généralement les gens qui ont atteint leurs objectifs et qui trouvent désormais encombrant les compagnons de lutte qui, pourtant, ont traversé le désert avec eux, en y courant les mêmes dangers, sinon plus’’, explique-t-il.
Lors d’un meeting samedi dernier, dans un quartier de Libreville, M. Mamboundou a qualifié d’épiphénomène le départ de son secrétaire général.
Richard Mouloumba, 43 ans, a commencé à militer au sein du l’UPG au début des années 1990 à Dakar (Sénégal) pendant qu’il était étudiant à la faculté des sciences de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
C’est à cette époque qu’il rencontre Pierre Mamboundou qui venait d’être expulsé de France vers le Sénégal, à la demande des autorités gabonaises de l’époque.
Candidat de l’UPG dans sa région natale de Mabanda, dans la province de la Nyanga (sud-est), lors des législatives de 2006, il perd face au candidat du Rassemblement national des bûcherons (RNB) du Pr. Pierre André Kombila, après avoir pourtant remporté le scrutin qui a été repris quelques semaines plus tard, consacrant la victoire de son adversaire.