Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé samedi que la force des Nations unies en Côte d’Ivoire « devrait jouer son rôle plus efficacement », rappelant que son mandat « permet d’utiliser la force », alors que les affrontements se multiplient dans le pays.
Depuis mi-février, les affrontements se multiplient à Abidjan entre insurgés pro-Alassane Ouattara et forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, qui refuse de lui céder le pouvoir, faisant craindre une guerre civile.
Les civils sont les premières victimes, et l’ONU a accusé les forces du camp Gbagbo d’avoir tué jeudi de 25 à 30 d’entre eux, évoquant un possible « crime contre l’humanité ».
« En Côte d’Ivoire, l’Union africaine a pris ses responsabilités, elle a demandé à Gbagbo de s’en aller », a rappelé le ministre français.
« La force des Nations Unies sur place devrait jouer son rôle sans doute plus efficacement. Elle a un mandat qui lui permet d’utiliser la force si des confrontations ou des violences s’exercent », a-t-il souligné.
« L’étau que nous avons resserré autour du président Gbagbo va fonctionner, il faut qu’il s’en aille et laisse la place au seul président légitime Alassane Ouattara », a conclu le ministre des Affaires étrangères.
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur par la commission électorale de la présidentielle du 28 novembre 2010 et sa légitimité a été reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale.
De son côté M. Gbagbo, déclaré gagnant par le Conseil constitutionnel, refuse de quitter le pouvoir.