Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a suspendu de ses activités les députés Paulette Oyane Ondo et Christophe Owono Nguéma. Selon le groupe parlementaire PDG, les deux élus avaient «violé les consignes» du parti pour n’avoir pas soutenu le projet de révision de la Constitution adopté en janvier 2011.
Les députés Paulette Oyane Ondo et Christophe Owono Nguéma, ne participeront plus aux activités du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Une décision qui intervient plus de deux mois après l’audition de ces élus par le groupe parlementaire PDG. Ils avaient été entendus pour avoir adopté des positions, dit-on, contraires à celles de leurs collègues du PDG et de la majorité républicaine pour l’émergence lors des travaux d’examen du projet de révision de la Constitution.
«Lors de la présentation par le Premier ministre du projet de cette révision devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, je lui avais demandé s’il ne craignait pas que l’image du Gabon ne soit écornée au plan international, dans la mesure où la révision qui était en train de s’opérer ne respectait pas les dispositions de la charte africaine sur la démocratie, les droits de l’homme et les élections qui dispose que toute révision de la constitution doit se faire sur la base d’un consensus national, notamment par référendum», avait indiqué Paulette Oyane Ondo dans une correspondance adressée le 12 janvier au Secrétariat général de l’Union interparlementaire, après son audition du 4 janvier.
Selon des sources concordantes, lors l’examen du projet de révision de la Constitution approuvé en janvier 2011, les deux parlementaires avaient également évoqué la question du retour au scrutin à deux tours, ardemment souhaitée par l’opposition.
C’est cette posture qui explique la décision du parti. Pour le groupe parlementaire PDG, la position prise par ces élus est «un acte de trahison visant à affaiblir l’exécutif et à saboter la politique de l’émergence initiée par le gouvernement».
Paulette Oyane Ondo et Christophe Owono Nguéma se disent étonnés par cette décision. En effet, ils déplorent «la procédure et l’attitude de leur parti qui ne les a nullement entendu ou signifié par écrit la décision, conformément aux décisions statutaires». Les élus évoquent également le non respect de la procédure des sanctions conformément aux articles 67, 68 et 69 du règlement intérieur du parti, à savoir : avertissement, blâme et suspension de fonctions au sein du parti.
Si Christophe Owono Nguéma a dénoncé une «véritable cabale», Paulette Oyane Ondo dit être «victime d’un règlement de comptes de la part des autorités de l’Assemblée nationale dont l’objectif est de me faire perdre de manière inique mon siège de député». Une issue pourtant inimaginable au sortir de leur audition, où le président du groupe parlementaire PDG, Luc Marat Abylat, avait assuré qu’il n’y aurait pas de sanctions. «Le problème est enterré», avait-t-il affirmé.
Si les «suspendus» conservent encore le privilège de leur siège respectif, rien n’indique que le PDG les réinvestira aux prochaines législatives. C’est certain que les jours de Paulette Oyane Ondo et Jean-Christophe Owono Nguéma à Oyem comme députés, respectivement du Canton Woleu et de la commune d’Oyem sont comptés.