L’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) a déposé le 21 mars sur la table du gouvernement, un préavis de grève générale illimitée qui prend effet le 27 mars à minuit. Le syndicat conditionne la levée du préavis par la publication d’un «décret réglementant l’emploi de main d’œuvre étrangère».
A la faveur d’une conférence de presse tenue le 21 mars à Libreville, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) a annoncé le du dépôt d’un préavis de grève générale illimitée sur la table du gouvernement.
«Nous avons déposé aujourd’hui un préavis de grève pour le dimanche 27 à minuit. Il y a un seul point : la publication d’un décret réglementant l’emploi de la main d’œuvre étrangère et abrogeant tous les autres textes vieux de plus de 40 ans», a déclaré Hans Landry Ivala, secrétaire général adjoint de l’ONEP.
Selon le principal syndicat des employés du pétrole au Gabon, l’emploi de la main d’œuvre étrangère est réglementé par deux décrets : le décret 277 du 31 mai 1968 et le décret 663 du 5 juillet 1972. «Il est à l’évidence, important de réactualiser l’arsenal juridique en la matière, les contextes n’étant plus les mêmes. La nécessité de réajuster les textes est évidente», a souligné Hans Ivala
«Nous sommes convaincus aujourd’hui que la notion de quotas de la main d’œuvre étrangère dans les entreprises en république gabonaise n’est plus d’actualité, car elle s’apparente à garantir une proportion d’emplois aux expatriés, lorsqu’on sait que le taux de chômage au Gabon est suffisamment élevé», a-t-il regretté.
L’ONEP avait menacé le 15 mars de déposer un préavis de grève, suite à la non prise en compte par le gouvernement des accords signés en octobre 2010. L’organisation a par ailleurs suspendue sa participation au comité de suivi des de ces accords qui comptaient environ 70 recommandations pour le secteur pétrolier.
Une grève des agents de l’ONEP causerait un gros manque à gagner pour l’Etat dans ce secteur, où il tire environ 60% de ses recettes. Fin mars 2008, l’arrêt total de l’activité seulement chez Shell Gabon avait entraîné un manque à gagner de plus d’un milliard de francs CFA par jour pour l’Etat gabonais, qui détient au moins 25% des parts des compagnies pétrolières installés sur son sol.