OFFENSIVE – Un chef militaire de Kadhafi a par ailleurs été tué…
Dernière info: Mouammar Kadhafi a juré mardi de poursuivre le combat et promis la victoire à un auditoire de partisans réunis à Tripoli. «Nous serons au bout du compte victorieux», a déclaré le n°1 libyen lors d’une brève intervention retransmise en direct à la télévision.
Au quatrième jour des frappes de la coalition, les troupes pro-Kadhafi continuent d’attaquer deux villes de l’ouest de la Libye, faisant des dizaines de morts, malgré la mise en place de la zone d’exclusion aérienne. Et sur le plan diplomatique, si les débats ont été vifs sur le bien-fondé de transférer le commandement des opérations à l’Otan, les grandes puissances de la coalition, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont tranché: l’Alliance atlantique aura bien un rôle majeur dans le commandement des opérations. L’Otan a déjà pris en charge mardi le respect de l’embargo sur les armes et l’examen des plans pour la zone d’interdiction de vol. Une réunion de coordination politique de l’opération en Libye se tiendra dans les prochains jours, au niveau des ministres des Affaires étrangères, a annoncé pour sa part à Paris le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.
Si Al-Jazira a annoncé mardi soir qu’un des chefs militaires de Kadhafi avait été tué à Tripoli par des raids de la coalition, les attaques des troupes fidèles au « Guide» restent meurtrières. A Misrata, des chars kadhafistes et des tireurs embusqués ont ouvert le feu, tuant plusieurs personnes, dont quatre enfants. La ville de Zentane, non loin de la frontière tunisienne, a également été pilonnée. Un habitant a rapporté que 10 personnes avaient été tuées. La population a fui pour se réfugier dans des grottes dans la montagne.
Même si l’armée de Kadhafi ne dispose plus d’hélicoptères pour les aider à avancer, les insurgés piétinent toujours à l’est. Notamment à Ajdabiah, où ils invoquent un équipement trop léger face aux forces kadhafistes qui ont conservé des chars et des missiles montés sur camions. L’usage de la seule l’arme aérienne imposé par la résolution de l’ONU commence déjà à montrer ses limites face à des forces loyalistes et rebelles de plus en plus imbriquées. A Paris, le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des armées, l’a reconnu sans ambages, «c’est une situation extrêmement complexe et difficile».
La Chine, la Russie, l’Algérie s’opposent
Dans la nuit de mardi à mercredi, les forces de la coalition ont tiré vingt missiles de croisière «Tomahawk» sur des systèmes de défense antiaérienne et d’autres objectifs en Libye. Un avion de chasse américain s’est écrasé dans la nuit de lundi à mardi, mais l’équipage est sauf et a été récupéré, a annoncé l’armée américaine. L’accident, apparemment le premier de ce type depuis le début de l’intervention militaire est probablement dû à un problème mécanique et non à des tirs hostiles, a-t-elle ajouté. Aucune frappe française n’est intervenue mardi, a précisé l’état-major français. Les avions du Charles-de-Gaulle ont mené leurs premières missions de reconnaissance.
La Chine a réitéré son opposition à l’usage de la force en Libye et déploré les «victimes civiles» des frappes de la coalition tout comme le président russe, Dmitri Medvedev, qui s’est dit préoccupé par l’utilisation «sans discernement» de la force. L’Algérie a appelé mardi à une «cessation immédiate des hostilités et de l’intervention militaire en Libye». Pour le moment, aucune victime civile n’a été annoncée par la coalition.
—M.P. avec Reuters
