Il est difficile de parler de la politique au Gabon sans citer Ali Bongo Ondimba le président de la République, sans faire référence à Mba Obame André, le nouveau leader de l’opposition gabonaise et sans nommer Pierre Mamboundou Mamboundou dont certains préfèrent garder de lui le souvenir de son positionnement passé qui faisait de lui un homme habile et cohérent.
Dans le contexte politique trouble qui sévit actuellement au Gabon, plusieurs raisons sont évoquées à tort ou à raison. Cependant, l’argument sur lequel une majorité de gabonaises et de gabonais s’accorde et qui finalement constitue le point commun de nos trois hommes cités est celui de dire qu’ils sont restés orphelin en plus d’être des hommes politiques sans progénitures.
En effet, quoi qu’on dise, leur père politique, Omar Bongo Ondimba n’est plus. Des faits historiques et même des manières de faire et d’agir de nos trois leaders prouvent à suffisance que le défunt président du Gabon a fortement marqué leur parcours politique au point d’affirmer qu’il est leur géniteur politique.
Omar Bongo Ondimba dont les méthodes de gestion économiques restent toujours très contestables et encore contestées a au moins eu le mérite d’avoir laissé une progéniture politique. C’est d’ailleurs cette dernière qui n’hésite pas à faire référence à certaines de ses valeurs même si nous constatons qu’elle ne respecte pas assez les mêmes codes de procédures que lui. C’est pourquoi le terme « progéniture » semble plus pertinent que les concepts « disciples » ou « élèves ».
Aujourd’hui, nous nous apercevons qu’Ali Bongo Ondimba, au-delà de sa simple bonne volonté ou de l’originalité de son concept de développement dénommé « l’émergence », il peine à séduire les foules gabonaises tant le fossé entre les attentes légitimes des populations et les résultats déjà obtenus reste encore énorme.
De même Mba Obame André reste également fortement accablé par son passé et par son passif. Nous voyons à cet effet qu’il use de manière ingénieuse d’une résurgence des concepts en vue d’une révolution qui tarde vraiment à convaincre. En effet, tous deux pour le moment n’ont pas su mettre au monde des fils politiques capables de défendre leurs idées politiques tel qu’Omar Bongo Ondimba avait su le faire quand il avait leur âge.
Aussi, nous pouvons soutenir sans risque de nous tromper et sans langue de bois qu’Ali Bongo Ondimba n’a pour le moment enfanter que des courtisans qui espèrent gravir la chaîne de l’ascension sociale le plus vite possible. Comme Mba Obame André également qui n’a su attirer autour de lui qu’une belle brochette de gabonais frustrés et désespérés. Nous en voulons pour preuve les différentes attitudes et les innombrables discours pondus par les sbires de ces deux leaders politiques. Ce qui nous amène à conclure que tant qu’ils n’auront pas fait émerger une nouvelle génération politique comme Omar Bongo Ondimba avait su le faire en son temps, ils resteront de véritables hommes stériles dont le nom et les œuvres s’effaceront avec leur disparition physique.
Le cas de Pierre Mamboundou relève du même registre et des mêmes conclusions. Cependant, il y a une nuance avec les cas nommés précédemment. Il y a encore dans un passé récent, nous pensions à tort que Richard Mouloumba était son fils politique, celui qui naturellement l’aurait remplacé. Mais la récente déclaration tonitruante de ce dernier nous révéla que celui qu’il pensait être son père ne l’était pas et que finalement ils n’avaient rien en commun aussi bien dans la forme que dans le fond. C’est pourquoi Pierre Mamboundou est parfaitement resté stoïque face à une telle révélation malheureuse quand bien même nul n’ignore combien de fois la perte d’un fils ne nous exclut pas du domaine de la douleur. Sa dernière conférence de presse en est la preuve vivante.
Au-delà de ce qui vient d’être soutenu, nous affirmons sans le moindre risque de nous tromper que ceux qui gagnent ou réussissent en politique sont ceux qui ont la capacité d’enfanter des leaders politiques. A contrario, ceux qui brillent à un moment donné en politique du fait de leur position ou de leur positionnement sans pour autant laisser une progéniture capable de les remplacer au moment opportun, ceux là ne sont que des personnages vidés de leur substance reproductrice. Donc de grands stériles. Le concept est à prendre aussi bien au sens propre qu’au sens figuré.
Il faudrait alors qu’Ali Bongo Ondimba, que Mba Obame André et Pierre Mamboundou Mamboundou puissent prendre pour épouse politique, des méthodes, des mots et des valeurs, qui leurs permettraient d’enfanter leurs remplaçants politiques. Car, enfanter pour enfanter ne se différencie en rien du concept de stérilité. Mais enfanter pour être remplacé, pour être perpétué dans son action et dans son discours reste un honneur réservé aux vrais leaders et aux vrais génies politiques.
Par Télesphore OBAME NGOMO