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Gbagbo ne cède pas, les négociations au point mort

Défendu par ses derniers soldats fidèles, le président ivoirien sortant résistait encore mercredi soir après l’échec des négociations sur son départ. Selon l’Onu, il continuerait toutefois de discuter les termes de sa reddition. Dans la soirée, l’ambassade du Japon aurait été attaquée.

La résidence de l’ambassadeur du Japon attaquée par des « mercenaires »

Fait exceptionnelle, la résidence de l’ambassadeur du Japon à Abidjan a été attaquée mercredi par des « mercenaires », qui ont ensuite tiré roquettes et coups de canon depuis le bâtiment, a déclaré le diplomate, indiquant que quatre membres de son personnel local avaient « disparu ». « Il y a beaucoup de sang dans la maison, des cartouches partout. Je ne sais pas si les quatre sont vivants », a déclaré Okamura Yoshifumi. « C’étaient des mercenaires sans doute, ils sont entrés dans la matinée dans ma résidence en tirant (avec des lance-roquettes) RPG. Avec une douzaine de personnes nous nous sommes enfermés dans ma chambre, dont la porte est blindée », a-t-il indiqué.
Sa résidence est située dans le quartier de Cocody (nord), dans un large périmètre autour de celle du président sortant Laurent Gbagbo, défendue par ses derniers fidèles face aux combattants d’Alassane Ouattara, chef d’Etat reconnu par la communauté internationale.

Les USA sollicités par des diplomates inquiets à Abidjan

Preuve de la tension extrême qui régnait mercredi soir dans la capitale ivoirienne, des diplomates indiens, israéliens et japonais en Côte d’Ivoire ainsi qu’une vingtaine de journalistes ont sollicité l’aide des Etats-Unis pour quitter le quartier de Cocody, à Abidjan, a annoncé mercredi un haut responsable du département d’Etat.

Repli des pro-Ouattara

Les combattants d’Alassane Ouattara se sont repliés mercredi, quelques heures après avoir lancé l’assaut sur la résidence du chef d’Etat ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qui refuse de se rendre, a rapporté un habitant.

Gbagbo ne capitule pas malgré l' »assaut final »

Les forces d’Alassane Ouattara ont lancé mercredi matin, sur ordre du président reconnu par la communauté internationale, ce qu’elles considèrent comme l' »assaut final » contre la résidence présidentielle, refuge du président sortant Laurent Gbagbo. « Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont décidé de régler le problème de Laurent Gbagbo. On va à la résidence le chercher pour mettre fin à cette comédie et le sortir de son trou. Et on ira partout où il y a des poches de résistance », a indiqué Sidiki Konaté, porte-parole de Guillaume Soro, le Premier ministre d’Alassane Ouattara. L’ordre est de capturer Laurent Gbagbo vivant, afin de pouvoir le traduire en justice -et éviter également d’en faire un martyr.

Pendant plusieurs heures, des tirs à l’arme lourde ont de fait été entendus dans le secteur de la résidence présidentielle-voire dans d’autres endroits d’Abidjan. Selon le porte-parole d’Alassane Ouattara, les FRCI ont même réussi à entrer à l’intérieur du complexe. Mais elles n’ont pas réussi à déloger Laurent Gbagbo du bunker dans lequel il serait retranché et où il est défendu par ses derniers soldats fidèles -certaines sources soulignent que le président sortant pourrait en fait se cacher dans un village adjacent.

En milieu d’après-midi, une accalmie a été notée, avec la fin des tirs d’artillerie.

Echec des négociations…

Afin de justifier cette attaque, Alassane Ouattara a estimé que les pourparlers débutés mardi, sur les conditions du départ de son adversaire traînaient en longueur. A priori, Laurent Gbagbo refuse de reconnaître Alassane Ouattara comme président légitime. Et il demanderait notamment la possibilité de partir librement en exil et d’obtenir l’immunité judiciaire.

… qui continuent néanmoins

En milieu d’après-midi, l’Onu a néanmoins fait savoir que Laurent Gbagbo continuait de négocier les termes de sa reddition. Ce qui explique peut-être la fin des tirs d’artillerie.

La France réfute les accusations du camp Gbagbo
Le camp du président sortant affirme que la Force licorne a participé mercredi matin aux opérations contre la résidence de Laurent Gbagbo. Affirmation démentie par la Force licorne elle-même, par l’état-major des armées françaises à Paris puis par Alain Juppé à l’Assemblée nationale.

Vers une enquête de la Cour pénale internationale

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a annoncé mercredi vouloir ouvrir une enquête sur des « massacres commis de façon systématique ou généralisée ». Selon l’ONU et plusieurs organisations internationales, la prise de Duékoué -important carrefour de l’Ouest ivoirien-, le mardi 29 mars, par les combattants des forces d’Alassane Ouattara s’est accompagnée de massacres de grande ampleur, les bilans allant de 330 tués à un millier de « morts ou disparus », sans qu’il soit encore clair par quel camp -voire les deux- ils ont été commis.

L’Onu demande l’accès aux civils à Abidjan

L’ONU a lancé un appel pressant mercredi pour demander un accès immédiat aux victimes des violences dans la capitale économique ivoirienne d’Abidjan. « La situation à Abidjan est extrêmement préoccupante », a déclaré la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Elisabeth Byrs.

Par TF1 News le 06 avril 2011 à 16:23

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