Les pertes occasionnées à l’Etat gabonais et aux entreprises pétrolières par la grève de quatre jours de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) sont estimé à 60 milliards de FCFA, a appris l’AGP.
‘’L’Etat et les entreprises pétrolières ont perdu 15 milliards de FCFA par jour’’, a indiqué M. Guy Aurat Réténot, le secrétaire général de l’ONEP, syndicat qui regroupe 4000 des 5000 employés du pétrole.
Le mouvement a entraîné l’arrêt des activités à Total et Shell Gabon, les deux principaux producteurs de pétrole, ainsi que dans d’autres entreprises pétrolières et au niveau des terminaux pétroliers de Gamba, où est basée Shell Gabon, et du Cap Lopez, à Port-Gentil, les deux voies uniques de sortie du brut.
La Société gabonaise de raffinage (SOGARA), basée dans la capitale économique gabonaise, s’est trouvée dans l’impossibilité d’approvisionner le marché national, occasionnant une pénurie de carburant dans les stations-service.
L’ONEP a mis fin à la grève, lundi, à l’issue d’âpres négociations avec le gouvernement qui se sont déroulées tout le week-end dernier autour du Premier ministre gabonais Paul Biyoghe Mba.
Le mouvement a été déclenché dans la nuit de jeudi à vendredi dernier par le syndicat pour dénoncer l’embauche abusif des travailleurs expatriés (européens surtout) dans les entreprises pétrolières, au détriment des nationaux.
Les expatriés occupent 83% des postes de responsabilité dans les 36 entreprises pétrolières opérant au Gabon, indique l’ONEP, affirmant que 1271 des 1893 employés expatriés du secteur pétrolier (soit 67 % des travailleurs étrangers) exercent en situation irrégulière : défaut d’autorisation d’emploi, de titre de séjour, etc.
A l’issue des pourparlers avec le syndicat, le gouvernement a adopté un arrêté portant création d’une cellule de vérification de l’effectivité de la loi fixant le régime d’admission et de séjour des étrangers en au Gabon.
Le procès-verbal ayant sanctionné les négociations a donné 48 heures aux employeurs, à compter de mardi 5 avril, pour procéder au recensement de tous les travailleurs étrangers, en mettant en évidence ceux qui tombent sous le coup des infractions liés aux conditions d’emploi de la main d’œuvre étrangère au Gabon.
La grève déclenchée par l’ONEP en 2008 avait fait perdre 1 milliard de FCFA par jours aux compagnies pétrolières et à l’Etat gabonais qui tire plus de 60% de ses ressources budgétaire du pétrole.