La prévalence de la tuberculose au Gabon était de 385 cas pour 100.000 habitants en mars 2007, a annoncé le ministre gabonais de la Santé, M. Flavien Nzengui Nzoundou, dans une allocution radiotélévisée, à la veille de la célébration jeudi de la Journée mondiale de la santé sur le thème: ‘’la résistance aux anti-microbiens’’.
‘’La résistance aux anti-microbiens est un sujet d’inquiétude majeur, car un germe résistant peut tuer, se propager et imposer des dépenses très élevées aux individus et à la société. C’est donc un problème de santé publique’’, a déclaré M. Nzengui Nzoundou.
Le ministre de la santé a invité ses concitoyens à adopter une attitude responsable en vue de guérir des infections microbiennes.
Conscient du danger que représente la pharmaco-résistance, le gouvernement gabonais a réagi en dynamisant des programmes nationaux de lutte contre la maladie, a poursuivi M. Nzengui Nzoundou.
Selon lui, l’usage inadapté et irrationnel des médicaments anti-microbiens offre des conditions favorables à la propagation et la persistance de micro-organismes résistants.
Les médicaments de qualité inférieure, de mauvaise prescription et une prévention insuffisante favorisent également l’apparition et la propagation de la pharmaco-résistance, a-t-il ajouté.
Selon le ministre de la santé, le taux de séroprévalence du SIDA chez les tuberculeux est de 33%, soit quatre fois plus élevés que dans la population générale.
« Parmi les tuberculeux causés par le virus du VIH, nombreux sont ceux qui ne terminent pas leur traitement’’, selon un rapport du ministère de la santé, ajoutant que le taux de couverture par le traitement de brève durée sous surveillance médicale était de 24%, tandis que le taux de guérison se situait autour de 40%.
Sur 6812 consultations pour suspicion de tuberculose effectuée en 2010 à l’hôpital spécialisé de Nkembo à Libreville, qui abrite notamment le plus grand centre de traitement des tuberculeux et le programme nationale de lutte contre la tuberculose, 3313 sont des cas de tuberculose avérés, dont 491 co-infectés par le VIH/SIDA, soit un taux de 15,77%.
En outre sur 385 malades hospitalisés dans cette structure, 99 sont décédés soit un pourcentage de 26%.
Au Gabon, la lutte contre la tuberculose est très onéreuse, parce que le pays n’est toujours pas éligible au Fonds mondial de lutte contre la tuberculose en raison de son classement dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire.