La création du parc national des Monts Birougou qui s’étend sur les provinces de la Ngounié (sud) et de l’Ogooué-Lolo (sud-est), a entraîné un certain essor des villages environnants qui disposent désormais de l’électricité produite par l’énergie solaire.
Grâce au parc, les dispensaires situés dans ces lointaines contrées sont régulièrement approvisionnés en médicaments alors que les axes routiers bénéficient également d’un entretien régulier.
Mais les populations se plaignent de n’avoir jamais été consultées lors de la création du parc et souhaitent que ses limites soient repoussées afin de pouvoir disposer de plus d’espace pour leurs activités de chasse, de pêche et de cueillette.
La présence quasi permanente des éléphants, des singes mandrills et des hérissons qui dévastent les plantations constituent également un gros embarras pour les villageois qui souhaitent disposer d’une autorisation systématique pour des battus administratives, faute de quoi ils menacent d’enfreindre la loi protégeant les éléphants et les grands singes.
Une délégation du Réseau des aires protégées d’Afrique centrale (RAPAC), organisation basée à Libreville au Gabon, a entamé au début de cette semaine une mission d’évaluation du plan de gestion du parc national des Monts Birougou.
Conduits par le directeur administratif et financier, les experts du RAPAC mènent une enquête socioéconomique sur l’impact du parc sur la vie des populations riveraines de cette aire protégée bordant transrégional.
La délégation visite les villages périphériques du parc dont Kambamongo, Dienga, Bolapessa, Ndongui dans le département de la Boumi-Louétsi et Lévinda, Baposso, Mambonga et Moukimbi dans le département de la Louétsi-Bibaka.
‘’L’objectif de cette enquête est d’écouter les doléances des populations et faire un rapport aux différents acteurs impliqués dans la conservation de ce parc national’’, a déclaré Raphaël Aouba, consultant du RAPAC
Les villageois réclament des financements pour leur permettre de délaisser leurs activités traditionnelles de chasse, de pêche et de cueillette ainsi que les travaux champêtres, afin de pouvoir développer des projets agricoles, cultiver le manioc, la banane, la canne à sucre et même les ananas.
Pour transformer ces cultures, ils ont exprimé le besoin de disposer de machines à écraser le manioc ou de presses-cannes à sucre.
Pour le développement économique de la contrée, ils ont demandé la construction en matériaux locaux de cases de passage, dans la perspective du développement de l’écotourisme dans les parcs nationaux, la formation des écoguides et le recrutement des autochtones comme écogardes afin de lutter contre le chômage, une des causes de l’exode rural.
Un atelier de restitution et de validation des travaux a été organisé jeudi à Mbigou, chef-lieu du département de la Boumi-Louétsi, au terme de cette enquête initiée par l’ONG américaine Wildelife Conservation Society (WCS) en partenariat avec l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et financé par l’USAID/CARPE.