Le ministre gabonais de l’habitat et de l’urbanisme, Blaise Louembé, a affirmé que le gouvernement a prévu des zones de relogement pour les habitants de certains quartiers de Libreville, objets de déguerpissement pour cause d’utilité publique.
‘’Il faut que les populations nous fassent confiance. Le président de la République n’a pas été élu pour casser les maisons et mettre les gens à la rue’’, a déclaré M. Louembé, dans une interview au quotidien L’Union.
‘’Il y aura un programme de casse et un autre de relogement qui seront en étroite adéquation. On va progressivement casser au moment où on va également reloger et affecter des terrains’’, a-t-il expliqué.
Selon M. Louembé, Libreville va évoluer vers Ntoum, localité à 40 km de la capitale. ‘’C’est pour cette raison que les zones de relogement sont en train d’être aménagées’’, a-t-il dit, soulignant que le gouvernement a bel et bien prévu des zones de relogement qui sont en cours d’aménagement sur les sites d’Angondjé, Avorbam (nord) et Bikele (est).
Le ministre de l’habitat et de l’urbanisme, qui a estimé à 2000 les populations concernées par les déguerpissements, a précisé que les déguerpis seront relogés en tenant compte de leur patrimoine, en plus des dédommagements financiers reçus.
Il a ajouté qu’après la mise en place actuelle du schéma directeur de Libreville, il sera expliqué aux populations comment vont se présenter les nouveaux quartiers de Libreville, avant la construction par elles-mêmes de leurs propres maisons.
Quelque 130.000 personnes menacées de déguerpissement, regroupées au sein du collectif des expropriés du boulevard triomphal et de Sotéga, deux quartiers du 2ème arrondissement de Libreville, ont déposé une plainte contre l’Etat gabonais au tribunal de Libreville.
Le collectif, qui a pris pour avocat Me Paulette Oyane Ondo, a indiqué qu’il se battra « jusqu’au bout pour permettre à ses membres de conserver leurs propriétés ».
Le gouvernement gabonais s’est engagé dans un vaste programme de modernisation de la ville de Libreville qui nécessite le déguerpissement des populations qui se sont installées dans l’anarchie dans certains quartiers identifiés pour abriter un ensemble d’immeubles administratifs, des centres commerciaux et des voies de communication.
Le programme de construction des édifices, qui devait démarrer en mars 2011, est financé à hauteur de 120 milliards de FCFA par le groupe bancaire BGFIBANK conformément à un accord cadre conclu en janvier dernier avec l’Etat gabonais.