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Libye: les rebelles reculent à Ajdabiya

Alors que les insurgés s’étaient rapprochés dans la matinée à quelques dizaines de kilomètres de Brega, les forces fidèles à Mouammar Kadhafi les ont repoussés samedi à coups de tirs d’artillerie vers Ajdabiya, dans l’est de la Libye, à la veille d’une nouvelle mobilisation diplomatique pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu.

Dans le même temps, la télévision d’Etat diffusait des images d’une visite de Kadhafi dans une école, affirmant qu’elle avait eu lieu ce samedi.

Au moins dix fortes explosions ont été entendues dans les environs d’Ajdabiya, alors que les forces loyalistes bombardaient les insurgés dans leur retraite, selon un journaliste de l’AFP. Après une violente explosion, suivie d’un immense panache de fumée, plusieurs témoins ont assuré qu’il s’agissait d’une frappe aérienne de l’Otan. Mais l’Alliance atlantique a démenti, affirmant qu’aucun de ses avions n’avait effectué de frappe samedi sur Ajdabiya.

La télévision libyenne a dans ce temps là diffusé des images de Mouammar Kadhafi dans une école à Tripoli. L’agence officielle libyenne Jana a indiqué que le colonel Kadhafi a effectué samedi une «visite d’inspection» à l’école «Jeel Al-Wehda» (génération de l’unité) dans le secteur de Zenata, à Tripoli.
Selon l’agence, les avions des «croisés» de l’Otan continuent à survoler cette école dans «un acte terroriste visant à terrifier les élèves» qui «poursuivaient leurs cours sans arrêt ou suspension des cours». Le chef d’Etat aurait «ordonné de décerner le prix du courage aux élèves, aux enseignants et au personnel de cette école».

Violations rebelles de l’exclusion de l’espace aérien

En milieu de journée, des dizaines de voitures ont fui la ville vers l’est et le nord, direction Benghazi, le fief rebelle situé à 160 km plus au nord. En chemin, des journalistes de l’AFP ont vu un hélicoptère militaire, arborant les couleurs des rebelles, voler à très basse altitude dans la direction du front. Un appareil volant en violation de la zone d’exclusion aérienne en vigueur depuis le 19 mars. L’Otan a dit enquêter sur cet hélicoptère.

Des avions de l’Otan ont par ailleurs intercepté samedi un chasseur MiG-23 piloté par un rebelle libyen, le forçant à atterrir sur l’aérodrome de Benina d’où il était parti, selon l’AFP, citant un responsable de l’Otan. Ce MiG-23 avait décollé dans la matinée de la piste contrôlée située près de la ville de Benghazi, leur bastion dans l’est du pays, a précisé ce responsable qui a requis l’anonymat.

Sept chars touchés par la Royal Air Force

En fin de journée, les insurgés contrôlaient toujours l’est d’Ajdabiya et quelques voitures revenaient dans la ville, notamment un convoi de véhicules militaires. Selon des habitants, des affrontements isolés avaient cependant lieu dans différentes parties de la ville. Le ministère britannique de la Défense a par ailleurs indiqué que des Tornado de la Royal Air Force avaient touché sept chars des pro-Kadhafi vendredi, deux dans le secteur d’Ajdabiya et cinq dans celui de Misrata (ouest).

Alors que l’Otan et les Etats-Unis divergent sur les risques d’enlisement, l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et la Ligue arabe ont annoncé de nouvelles initiatives, à quelques jours d’une réunion du Groupe de contact sur la Libye mercredi prochain à Doha (Qatar). La Ligue arabe accueillera le lendemain jeudi au Caire une conférence en présence notamment du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Pas de cessez-le-feu sans le départ de Kadhafi

Dès ce dimanche, un groupe de dirigeants africains – le président sud-africain Jacob Zuma et ses homologues du Congo, du Mali, de Mauritanie et d’Ouganda – est attendu en Libye. Ces médiateurs de l’UA veulent rencontrer Mouammar Kadhafi puis des responsables de l’insurrection à Benghazi afin de tenter d’obtenir un cessez-le-feu. A la veille de leur arrivée, la rébellion a par avance rejeté toute idée d’un cessez-le-feu impliquant le maintien au pouvoir de Mouammar Kadhafi ou de ses fils.

Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a estimé qu’il n’y avait «pas de solution militaire» au conflit, dans une interview au magazine Der Spiegel à paraître lundi. A la question «peut-on gagner cette guerre sans envoyer des troupes au sol?», il a répondu: «La réponse sincère à cette question, c’est qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit. Nous avons besoin d’une solution politique, et c’est l’affaire du peuple libyen d’oeuvrer en ce sens».

Dans ce contexte mouvementé, l’écrivain français Bernard-Henri Lévy est attendu à Benghazi, point de départ d’une visite «indépendante» d’une semaine dans le pays.

LeParisien.fr avec l’AFP

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