Le président gabonais Ali Bongo Ondimba s’est indigné, jeudi à Libreville, du braconnage qui sévit dans les parcs nationaux du Gabon, au risque de porter entrave à la politique du ‘’Gabon vert’’ que le gouvernement est en train de mettre en place.
‘’Le président de la République a exprimé sa vive indignation au regard des actes organisés par des immigrés avec vraisemblablement la complicité de quelques nationaux, qui risque de porter entrave à la politique du ‘’Gabon vert’ que nous sommes en train de mettre en place, et qui commence à porter ses fruits’’, indique le communiqué final publié à l’issue du conseil des ministres.
Selon le communiqué, le chef de l’Etat a instruit le gouvernement de sensibiliser les missions diplomatiques et les consulats sur les agissements des ressortissants de leurs pays respectifs, et d’intensifier les contrôles aux frontières.
Il a par ailleurs exigé que des sanctions soient prises à l’endroit des exploitants illégaux des espèces animales et végétales en général, et des espèces intégralement protégées en particulier.
En outre, le chef de l’Etat a demandé au gouvernement d’appliquer rigoureusement et même de faire évoluer les dispositions du code forestier, du code de l’environnement et du code minier, d’interdire toute activité d’exploitation forestière dans tous les parcs nationaux, notamment dans le parc de Wonga-Wongué, une réserve située sur le littoral ouest de Libreville.
Il a également invité le gouvernement à faire preuve de fermeté à l’endroit des nationaux complices des braconniers et d’interdire l’implantation anarchique des antennes de communication dans les aires protégées, support idéal pour faciliter le trafic des produits illégaux, ainsi que de coordonner les activités criminelles.
Le président Ali Bongo Ondimba a en outre rappelé que le Gabon qui fait partie du bassin du Congo, a une responsabilité mondiale dans la gestion de l’écosystème et la survie de l’humanité.
Le 6 avril dernier, le personnel de l’agence nationale des parcs nationaux a découvert 30 carcasses d’éléphants dans la réserve de Wonga-Wongué, considéré comme l’un des derniers refuges où les éléphants peuvnt circuler librement.
L’année dernière, trente pointes d’ivoire avaient été saisies au parc national de Minkebe (nord-est). Le braconnage sévit également avec acuité dans les autres parcs nationaux comme Mwagna et Ivindo (nord-est), qui font partie d’un réseau de 13 aires protégées, représentant 11% du territoire national, crée en 2002 par le gouvernement gabonais, pour le développement, entre autres, de l’écotourisme comme alternative économique à l’exploitation des ressources naturelles et la sauvegarde des écosystèmes.
Le 8 avril dernier, le directeur général de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), Lee White, a affirmé que le braconnage constituait un frein considérable au développement écotourisme au Gabon.
Selon lui, le phénomène du braconnage s’est intensifié ces dernières années dans les aires protégées en raison du manque de moyens alloués aux départements chargés de la surveillance de ces parcs nationaux.