60 milliards de FCFA (130 millions de dollars américains) ! C’est le montant des pertes essuyées par l’Etat gabonais et les compagnies pétrolières de la place suite à la grève initiée en fin mars par l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP). Une telle addition a rapidement dicté au gouvernement sa nouvelle ligne de conduite.
Au soir du 4 Avril, l’Etat avait accepté de passer au peigne fin les conditions d’embauche des étrangers. Cela concerne leurs recrutements, leurs compétences, leurs prestations et leurs rémunérations afin de les rééquilibrer par rapport aux nationaux. Dans la foulée, le gouvernement avait exigé le recensement de tous les étrangers du secteur du pétrole avant le _ avril. Un tel climat a de quoi en faire frémir plus d’un, car, la situation d’environs 1300 d’entre eux sur un total de 3000 serait irrégulière selon la législation gabonaise : certains travailleurs non gabonais seraient déjà sexagénaires tandis que d’autres disposeraient de visas expirés. De telles non-conformités pourraient désormais se solder par une expulsion.
Bien que le gouvernement ait apaisé l’ONEP, il n’est pas encore à l’abri car les sociétés disposant d’un personnel étranger traînent encore les pieds. En ce qui concerne le recensement demandé, sur 140 entreprises, seule une cinquantaine ont envoyé des dossiers au Ministère du Travail jusque-là. L’ONEP, quant à elle, n’est pas disposée à lâcher prise, ayant été plusieurs fois auparavant victime de coups de bluff de l’Etat. Sommes-nous à l’orée d’un nouveau rebondissement dans cette affaire ?