L’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) au Gabon a déploré jeudi le retard dans le processus de rapatriement des travailleurs étrangers en situation irrégulière dans le secteur pétrolier au Gabon.
Quelque 1600 travailleurs étrangers sont concernés par la mesure prise, lundi 4 avril, par le gouvernement gabonais, à l’issue des négiociations avec l’ONEP, destinées à mettre fin à la grève de quatre jours, observée par le syndicat, du jeudi 31 mars au dimanche 3 avril 2011.
Le gouvernement, avait décidé, entre autres, que les travailleurs étrangers en situation irrégulière soient rapatriés sous huitaine, répondant ainsi à l’une des principales revendications de l’ONEP qui dénonce une embauche abusive de la main d’oeuvre étrangère dans le secteur pétrolier au Gabon.
Selon le syndicat, non seulement les expatriés occupent 83% des postes de responsabilité dans les 36 entreprises pétrolières opérant au Gabon mais 67% d’entre eux (1271 sur un total de 1893) exercent également en situation irrégulière.
Onze jours après la décision gouvernementale, l’ONEP qui revendique 4000 des 5000 salariés du secteur pétrolier, estime que le processus a pris du retard dans la mesure où aucun travailleur expatrié n’a encore été expulsé.
L’ONEP dénonce notamment des manœuvres dilatoires de la part des travailleurs étrangers. ‘’Le recensement de la main d’oeuvre étrangère en situation illégale a pris énormément de retard’’, a déclaré une source proche du syndicat.
Seulement 50 des 140 entreprises du secteur pétrolier ont transmis des dossiers’’, a indiqué la source, ajoutant que sur 25 dossiers traités, 14 ont été jugées irrecevables.
‘’Comme il fallait s’y attendre, les expéditeurs ont transmis soit des dossiers incomplets, soit qui ne répondaient pas aux questions posées’’, a poursuivi la même source, demandant l’accélération du dossier des expulsions.
‘’On ne va pas entrer dans la logique des prolongations’’, a-t-elle conclu.
La grève de l’ONEP a fait perdre 60 milliards de FCFA aux entreprises pétrolières et à l’Etat gabonais qui tire plus de 60% des ses recettes budgétaires du pétrole.