spot_imgspot_img

Côte d’Ivoire: l’appel à reprendre le travail peu suivi par les fonctionnaires à Abidjan

Les fonctionnaires à Abidjan ont peu répondu lundi à l’appel à reprendre le travail lancé par le nouveau pouvoir en place en Côte d’Ivoire, une semaine après la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo.

Des taxis et quelques bus publics bondés ont circulé tôt le matin dans le quartier du Plateau, dans le centre de la capitale économique où se trouvent les administrations et le palais présidentiel.

Mais le quartier est resté peu animé et s’est vite vidé dès le début de l’après-midi, alors que le nouveau président Alassane Ouattara avait appelé les fonctionnaires à reprendre « impérativement » le travail de 07H30 à 16H30.

Ce secteur de la ville avait été le théâtre de combats pendant dix jours jusqu’à l’arrestation le 11 avril de M. Gbagbo, au terme de plus de quatre mois d’une crise post-électorale qui a fait près de 900 morts selon l’ONU.

Vers 09H00 (locales et GMT), quelques personnes attendaient devant le ministère des Postes et Télécommunications, encore fermé le temps de vérifier la sécurité.

Le ministre de la Fonction publique, Gnamien Konan, est arrivé vers 09H30, son convoi ayant été retardé en venant du Golf Hotel où M. Ouattara et son gouvernement sont installés depuis la présidentielle de novembre.

« Je suis venu simplement constater ce qu’il y a à faire, faire le point avec tous les responsables, et voir quelles sont les choses urgentes à mettre en place pour que le service redémarre rapidement », a-t-il déclaré à l’AFP.

« Ca fait quatre mois que la machine d’Etat est à l’arrêt. Je constate qu’ici, au niveau des locaux de la Fonction publique, les gens sont en place », a ajouté le ministre, sous le portrait de Laurent Gbagbo, toujours accroché au mur.

Mais pour d’autres, le travail n’était pas encore possible.

Un fonctionnaire de l’Assemblée nationale a expliqué avoir vu « un cadavre en décomposition » devant l’entrée du bâtiment. « Et les pillards ont volé tous les ordinateurs, tout fouillé, renversé. Je ne sais pas si on pourra travailler avant deux, trois mois », a-t-il dit.

Des poches d’insécurité subsistaient à Abidjan: on entendait encore des coups de feu isolés lundi matin.

Dans le quartier pro-Gbagbo de Yopougon, où des miliciens sont encore présents, les habitants vivent toujours « la peur au ventre », a dit l’un d’eux à l’AFP.

Malgré tout, le couvre-feu instauré depuis le 31 mars, à l’arrivée des forces pro-Ouattara dans Abidjan, a été levé sur tout le territoire, a annoncé la télévision ivoirienne TCI lundi soir.

Le Premier ministre Guillaume Soro a inspecté la résidence présidentielle où M. Gbagbo a été arrêté le 11 avril avec sa femme Simone, des enfants et petits-enfants du couple, et des employés.

Impacts de roquettes, murs noircis, blindés calcinés, chaos dans les appartements: une semaine après, les bâtiments et les alentours de la résidence portent encore les stigmates des frappes des hélicoptères de l’opération française Licorne qui ont permis aux combattants du président Ouattara d’investir les lieux.

Au port d’Abidjan, un des piliers de l’économie ivoirienne, les navires arrivaient au compte-gouttes depuis la fin de semaine dernière: deux pétroliers et un méthanier ont accosté, selon la direction.

Deux navires chargés de poisson et de fruits et un petit porte-conteneurs doivent arriver mardi (BIEN MARDI), avant la reprise très attendue des exportations de cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.

Côté positif, la presse ivoirienne a reparu à l’issue de près de trois semaines d’interruption.

« La Côte d’Ivoire renaît à la vie », titrait Nord-Sud, « La Côte d’Ivoire renaît avec ADO » (surnom du président Ouattara), notait Le Patriote et Le Mandat parlait de « délivrance ». Les trois journaux sont très proches du nouveau pouvoir.

Le quotidien d’Etat Fraternité-Matin, pro-Gbagbo dans la crise, intitulait son éditorial « Réconciliation, pardon, paix ».

L’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a annoncé le début d’une opération d’aide à plus de 10.000 familles déplacées ou réfugiées au Liberia voisin.

A Paris, un des avocats saisis par la famille Gbagbo, Gilbert Collard, a écrit au président Ouattara pour lui demander un « permis de visite » au chef de l’Etat déchu, actuellement en résidence surveillée dans le nord du pays.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES