L’Union africaine (UA) a reproché ce mardi aux pays occidentaux de miner ses efforts pour trouver une solution continentale au conflit libyen et prédit que la guerre civile actuelle allait aboutir à une impasse. Le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Obeïdi, et des émissaires des insurgés rencontrent séparément depuis lundi des responsables de l’UA dans la capitale éthiopienne, siège de l’organisation panafricaine.
«J’aimerais souligner que la poursuite d’autres efforts en Libye, par des acteurs non africains, a eu des répercussions sur la mise en oeuvre de la feuille de route de l’UA», a déclaré le commissaire de l’Union pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, aux ministres des Affaires étrangères africains réunis à Addis-Abeba. «Des efforts ont été faits pour marginaliser une solution africaine à la crise, à savoir la mise en oeuvre à point nommé de la feuille de route de l’UA de façon conforme et complémentaire aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.»
Le plan de l’UA rejeté par les rebelles
L’UA a rejeté toute forme d’intervention extérieure et proposé une solution prévoyant une cessation immédiate des hostilités suivie par une période transitoire et un dialogue politique. Les rebelles, qui sont soutenus par voie aérienne par une partie des Occidentaux, ont rejeté ce plan, exigeant que tout règlement inclue le départ du colonel Mouammar Kadhafi et de ses fils, qui ont juré de se battre jusqu’à la mort.
Après des déboires avec ses tentatives éphémères d’union avec d’autres pays arabes, dans les premières années de ses 41 ans de règne, Kadhafi s’est tourné vers l’Afrique, où il jouit désormais d’une grande influence financière et idéologique. Il a présidé en 2009 l’UA, poussant à sa plus grande intégration, et il a financé lui-même les contributions de plusieurs petits pays membres.
Lamamra a fait observer que l’imposition par l’ONUle mois dernier d’une zone d’exclusion aérienne dans le ciel libyen et les bombardements occidentaux n’avaient pas apporté de solution à la crise. «En fait, la situation militaire sur le terrain semble s’acheminer vers une impasse.»