Simon Atabikoula, un ancien combattant gabonais de la seconde guerre mondiale (1939-1945), décédé le 25 avril dernier à l’âge de 103 ans, a été inhumé dimanche dernier au quartier Paris-Bouyon à Mékambo, localité située l’extrême nord-est du Gabon.
Chef du canton Loué depuis 1971, Atabikoula a été inhumé avec tous les honneurs dus à son rang, en présence du préfet du département de la Zadié, dont Mékambo est le chef-lieu, du maire de la commune et de nombreux chefs de villages.
Avant de s’engager dans l’armée française, Simon Atabikoula, né vers 1908, a eu à effectuer, dans son adolescence, les travaux forcés instaurés par les colons français, aussi bien au Gabon, son pays natal, qu’au Congo, à l’époque capitale de l’Afrique équatoriale française (AEF).
Spécialisé dans le « portage », Atabikoula a travaillé successivement à Mékambo (Gabon), à Ouesso, Souanké et Etoumbi, dans la région de la cuvette ouest, dans le nord de la République du Congo.
A l’âge de 27 ans, il s’engage volontairement dans l’armée française, en 1935, quatre avant qu’éclate la seconde guerre mondiale en 1939.
Promu caporal au sein de corps expéditionnaire colonial, Atabikoula a servi à Libreville et Port-Gentil (Gabon) ainsi qu’à Pointe-Noire et à Brazzaville (Congo).
Lorsque prend fin la seconde guerre mondiale en 1945, il a le grade de sergent-chef. Démobilisé trois mois plus tard, l’ancien combattant est recruté par l’administration coloniale en qualité de chef d’équipe, avec pour tâche principale de ravitailler, en produits vivriers (maniocs séchés ou fumé, la ville de Makokou alors en proie à la famine, en passant par la rivière Zadié, seule voie fluviale navigable à cette époque.
De 1949 à 1951, Atabijkoula est envoyé, avec son équipe, à la réalisation de la route Mékambo-Boka-Boka et Mékambo-Ntolo, toujours dans sa province natale de l’Ogooué-Ivindo, dans le nord-est du Gabon.
En 1953, l’ancien tirailleur est embauché par la société américaine TEIL en qualité de surveillant général du chantier de fer de Mbengoué, qui exploitait le minerai de manière artisanale, afin de ravitailler les forges de Mékambo.
En 1971, Atabikoula est appelé cette fois-ci à servir l’administration de son pays en qualité de chef de canton, une fonction qu’il a exercé jusqu’au 25 avril dernier, date de son décès. Il laisse 17 enfants et 200 petits et arrières petits enfants.