Les agents de la direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (B2), ainsi que ceux du projet d’appui à l’application de la loi sur la faune (AAF), ont interpellé trois personnes de nationalité gabonaise en possession de 25 kilogrammes d’ivoire provenant du village Remboué, en bordure de la réserve de Wonga-Wongué au sud de Libreville, a appris l’AGP de sources militaires.
Selon la source, les intéressés, Ben Yola, Mouity Dissiega Tanguy et Ngondet Soule Amour ont été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à écouler leur butin à un expatrié dans un hôtel de Libreville.
Selon les experts, le marché de l’ivoire connaît actuellement une croissance exponentielle. Une défense d’éléphant peut actuellement être négociée sur le marché noir jusqu’à 50 000 dollars. Les trafiquants arrivent à dégager des marges importantes en achetant aux braconniers le kilo d’ivoire aux environs de 50 dollars pour le revendre à près de 2 000 dollars sur les marchés asiatiques.
Au cours des trente dernières années, la grande majorité de la population des éléphants de forêt a été massacrée à cause du trafic illégal d’ivoire. Cet acharnement s’expliquerait par le fait que, l’ivoire légèrement rosé de l’éléphant de forêt dispose d’un grain de meilleure qualité que celui de l’éléphant des savanes, ce qui en fait une proie de choix pour les braconniers.
Au Gabon la menace de l’extinction de cette espèce s’est amplifiée avec la découverte le 6 avril dernier d’environ 30 carcasses d’éléphants tués dans la réserve de Wonga-Wongué qui est encore l’un des derniers refuges où les éléphants de forêt peuvent circuler librement en Afrique centrale.
Cette situation a amené en avril dernier, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba à décider de la création d’une unité militaire de 240 hommes au sein de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), Baptisée ’’la brigade de la jungle’’, cette unité a pour mission de sécuriser les 13 parcs nationaux du Gabon et de protéger la faune et la flore sauvage, notamment contre le braconnage et le trafic illégal d’ivoire.