Après avoir sillonné les artères et les salles de rédaction de la capitale gabonaise, ce mardi 3 mai 2011, date de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse à travers le monde, les acteurs de cette profession ont reconnu qu’au Gabon, la liberté de la presse est effective, justifiant leur propos par le fait qu’« il n’y a, à ce jour, aucun journaliste emprisonné pour ses écrits, (reportages, analyses aussi bien pour la presse audiovisuel que la presse écrite) ».
Cette année, la journée mondiale de la liberté de la presse a pour thème « les médias du 21ème siècle, nouvelles frontières, nouveaux obstacles ».
S’exprimant au micro de GABONEWS, Charles Stéphane Mavoungou, journaliste à la télévision privée téléAfrica a affirmé que « les autorités gabonaises sanctionnent quand c’est nécessaire. C’est le cas de la suspension de trois mois infligée à la télévision privée TV+, qui avait diffusé la cérémonie de prestation de serment de monsieur André Mba Obame, il y a quelques mois. Mais, en tout état de cause, la presse est bien libre au Gabon. Que ne dit-on pas sur le gouvernement dans la presse écrite dite de l’opposition ? ».
Notre confrère n’a cependant pas manqué de dénoncer le traitement réservé aux journalistes dans le cadre de leur rémunération et de leurs conditions de travail.
« En plus de l’avancement de la démocratie et la diversité des médias et en plus de la décision du gouvernement d’instaurer un salaire minimum mensuel de 150.000 francs CFA, très peu de communicateurs en bénéficient. Les responsables des dernières télévisions privées qui ont vu le jour dans notre pays par exemple, rémunèrent faiblement leurs agents alors que c’est par là que passe la dignité, le devoir de vérité et l’objectivité recommandés dans l’exercice de notre si beau métier », a soutenu Charles Stéphane M.
Pour sa part, Wilfried Allogho, journaliste indépendant, estime que « la presse est libre au Gabon et ne souffre d’aucun soucis de ce genre. En effet, il n’y a qu’à regarder la vitesse avec laquelle se crée les organes de presse. Une des rares choses à dire c’est que, les journalistes évoluant au Gabon manquent de formation. C’est ce qui justifie les nombreuses sanctions qu’inflige le Conseil National de la Communication (CNC).
Pour un journaliste de la presse en ligne, Mamadou Niang, « tout dépend de ce l’on entend par liberté de la presse ». Au Gabon en effet, note-t-il, il y a un véritablement développement des média. Cependant, le ton peut être mitigé selon qu’on se situe du côté de l’opposition ou du gouvernement. Et dans ce cas, l’autocensure intervient et oblige parfois les journalistes à limiter leur action d’informer.
Aussi, a-t-il souligné, la question du financement des médias gabonais pèse sur la liberté totale dont ils devraient faire montre. Créer pour la plupart par des hommes politiques, les journalistes employés dans ces structures sont parfois dans l’incapacité d’aller au bout de certaines investigations pour éviter les colères de leurs promoteurs.