Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a invité jeudi l’opposition et la société civile à un débat sur la biométrie, proposant de décider ensemble de son utilisation lors d’une grande réunion à la Cité de la Démocratie à Libreville.
Le président gabonais a notamment émis l’idée de décaler les législatives qui doivent se tenir 2011 en 2011 à une date restant à fixer selon les délais légaux.
Si un des principaux opposants historiques Pierre Mamboundou, de l’Union du Peuple gabonais (UPG) ainsi que de plusieurs autres figures étaient présents, aucun représentant du parti dissous l’Union nationale (UN) du président autoproclamé André Mba Obame n’a assisté à la réunion.
Aucun membre de l’UN n’était invité en tant que tel alors qu’un de ses membres Jean Eyeghe Ndong, invité en tant qu’ancien Premier ministre ne s’est pas présenté.
D’après un porte-parole de la présidence, après des exposés sur la faisabilité, les coûts et les différents calendriers possibles, le président Bongo a proposé aux participants une nouvelle rencontre le 9 mai pour décider ensemble.
Selon un communiqué transis dans la soirée par la présidence, l’exposé de la société française Morpho (groupe Sagem/Safran) spécialiste mondial de la biométrie et de la sécurité a permis de dégager deux scenarii. Un scenario express (…) avec mise en oeuvre de la biométrie avant l’échéance électorale fin 2011 (…) en 5 mois de travail pour un coût d’environ 60 milliards de FCFA (90 millions d’euros) permettra uniquement la mise en place des cartes électorales biométriques, selon le communiqué.
Le deuxième scenario (…) d’une durée d’un an environ,permettra d’obtenir des informations qui serviront par la suite pour réaliser d’autres sortes de titres et (…) fera économiser près de 20 milliards de FCFA (30 millions d’euros), selon le ocmmuniqué.
Peut-on et doit-on sacrifier certains investissements programmés, notamment ceux de la Coupe d’Afrique des Nations (de football en janvier 2011) pour réaliser la biométrie électorale? (…) Faut-il envisager un report des élections au delà des délais légaux, c’est à dire au plus tard le 24 décembre 2011 ? Si oui, quelle serait la durée de ce reporl’ (…) Nous sommes devant un choix important et j’ai voulu que ce choix soit pris par nous tous. La question des élections législatives nous regarde tous, a affirmé le président Bongo.
L’opposition (UPG, UN et autres), qui a contesté les résultats de la présidentielle de 2009, a à maintes reprises réclamé la biométrie pour les prochains scrutins, l’Union nationale en faisant un de ses chevaux de bataille dans différents textes remis notamment au président français Nicolas Sarkozy ou au secrétaire général des Nations Unis Ban Ki-Moon.
Or, comme le soulignent des membres de la société civile, il n’est pas possible d’avoir la biométrie à moindre coût sans décaler les législatives.