Les parlementaires réunis ce mercredi en séance plénière au palais Léon Mba de Libreville devraient annoncer la levée de l’immunité parlementaire du député André Mba Obame, Secrétaire exécutif de l’Union Nationale (Un, parti de l’opposition) dissout après a prestation de serment le 25 janvier dernier, comme président de la République.
Député de Medouneu, dans la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon, André Mba Obame, ancien membre du gouvernement sous Omar Bongo Ondimba, ancien hiérarque du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), s’est autoproclamé président de la République le 25 janvier 2011, en vue de revendiquer « sa supposée » victoire à la présidentielle de 2009 qui a vue l’élection d’Ali Bongo Ondimba.
La séance plénière de ce mercredi après-midi vise alors la levée de son immunité parlementaire afin qu’il puisse être poursuivable par la justice.
Ce mercredi, une foule de sympathisants acquis à la cause de cet ex-ministre de la République a pris d’assaut les alentours de l’Assemblée nationale pour lui apporter leur soutien devant les forces de l’ordre qui tentaient d’établir la sécurité dans la zone.
Rappelons déjà que le 13 avril dernier, André Mba Obame avait été interrogé par une commission ad hoc composée essentiellement des députés du Parti démocratique gabonais (PDG).
Le quotidien gabonais d’informations en ligne GABONECO, a indiqué que pour « certains spécialistes, la levée de l’immunité de l’ancien secrétaire exécutif de l’Union nationale ((UN), formation politique actuellement dissoute, est inéluctable. Pour autant, de nombreuses zones d’ombre demeurent en ce qui concerne la procédure, plus encore le chef d’accusation qui n’est pas clairement formulé ».
« Les poursuites doivent nécessairement être engagées sur des faits précis avec une infraction déterminée», a récemment déclaré le conseil de André Mba Obame, Maître Lubin Ntoutoume.
GABONECO poursuit en outre en stipulant que « les observateurs soutiennent, de plus, que l’indépendance des élus du peuple sous la bannière du parti majoritaire, n’est pas garantie. En témoigne le fait que deux d’entre eux, Paulette Oyane Ondo et Christophe Owono Nguéma, ont été littéralement exclus du Parti démocratique gabonais (PDG) pour « avoir violé les consignes» du parti lors de la révision de la Constitution en décembre dernier. Paulette Oyane a même été privée de l’allocation de 25 millions de francs CFA dont le PDG gratifie chaque année ses députés. Ceci devrait servir d’exemple à ceux qui voudraient voter cet après-midi en dehors des consignes du parti au pouvoir ».
Cette procédure judiciaire qui devrait aboutir ce mercredi à la levée de l’immunité parlementaire de André Mba Obame a été déclenchée par Nestor Mbou, procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville. Il avait adressé une correspondance dans ce sens au ministre de la Justice Garde des Sceaux, le 3 mars dernier.