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Gabon : Comment le député Jean-Valentin Leyama s’est constitué prisonnier

Le fait a alimenté les rumeurs ces derniers jours, ainsi que les débats de divers forums sur la toile mondiale : Le député du premier siège du département de la Lebombi Leyou, Jean-Valentin Leyama, artisan d’une plainte contre le groupe Eramet et sa filiale Comilog pour pollution présumée, a été arrêté dans le Haut-Ogooué. La rumeur est confortée par une photographie pour le moins étonnante. Les choses, heureusement, ne sont pas passées ainsi…

Le député Jean-Valentin Leyama, auteur d’une des six plaintes contre le groupe Eramet et sa filiale Comilog pour pollution présumée, a été vu sur le site Internet Koaci.com dans une posture qui rappelle un tantinet celle de l’arrestation de Laurent Gbagbo. On lit sur ce site que : «Pour avoir protesté contre l’arrestation de ses jeunes partisans, le député Jean Valentin Leyama, à l’initiative des plaintes contre le Groupe français ERAMET et sa filiale COMILOG, déshabillé au Poste de Police de Moanda, au sud est du Gabon en présence du Préfet et du Commissaire de la ville.

Joint au téléphone le député recadre les choses. Même s’il envisage, à son retour à Libreville, saisir les autorités sur le comportement de forces de l’ordre, il assure n’avoir pas été maltraité par la police.

Recadrant les faits et situant le contexte, le député explique qu’il existe un autre volet à l’affaire qui oppose ses électeurs et lui à la Compagnie des mines de l‘Ogooué (Comilog) :

«Les relations entre cette société et les populations sont exécrables du fait de l’actuelle direction générale. D’ailleurs tous les problèmes que nous avons, au niveau de la pollution et autres retombées sont liés au management de l’actuelle direction générale. Nous avons entrepris, comme deuxième action, de demander à la société Eramet et au gouvernement un changement de direction à Comilog. Nous avons l’expérience antérieure des expatriés qui étaient à ce poste et qui avaient quand même le souci d’avoir de bonnes relations avec les populations. A l’époque où la direction était occupée par des expatriés, la ville était bien entretenue et il y avait, d’une certaine manière, des retombées positives envers les populations, à travers des actions sociales. Mais depuis la direction a été gabonisée, tous ces avantages ont disparus et il y a, notamment au niveau du mangement de l’entreprise, des discriminations à l’embauche entre autres, fondées sur des critères communautaires. Nous avons attiré l’attention du gouvernement, il y a plusieurs mois, sur ces questions pour motiver le changement de direction que nous souhaitons à la Comilog et pour qu’il y ait un retour à la sérénité dans la ville. Il n’y a pas eu de réaction.»

Ainsi, pour raviver ces requêtes, une marche pacifique a été programmée en direction de Comilog. L’Honorable Jean-Valentin Leyama assure en avoir informé, par écrit, le préfet de la localité. Des mégaphones ont donc été remis à quatre jeunes gens qui ont circulé en taxi à travers la ville en vue d’annoncer cette marche. Mais, ces jeunes gens ont été arrêtés par le préfet du département de la Lebombi Leyou qui les a conduits durant la nuit au commissariat de police.

Informé, le député demande la libération de ces jeunes dont il ne voit ni l’infraction ni la raison d’arrestation. Il lui est signifié que l’affaire a pris d’autres proportions et qu’elle désormais du ressort du gouverneur. Les jeunes gens ont été déshabillés et mis en cellule.

«Le nouveau code de procédure pénale interdit ce genre d’agissements», assure le député. Exigeant en vain qu’ils soient libérés, il s’entend dire qu’ils vont plutôt être déférés à la prison de Franceville. Ce qui fait monter la tension. Une altercation verbale s’en suit. Et le député d’expliquer : «Puisque je suis le commanditaire de la mission qu’ils ont effectué, je me propose donc de prendre leur place dans la cellule afin qu’ils soient libérés. C’est donc ainsi que je me suis déshabillé afin qu’on me mette en cellule et qu’on libère les jeunes. Ce qui a poussé les policiers à appeler le préfet.»

«La photo a été prise par un jeune homme qui se trouvait à l’extérieur du poste de police. Pensant qu’on m’avait arrêté, il s’est empressé d’envoyer la photo sur l’Internet. L’affaire s’est dénouée au terme d’une heure de tractations et les jeunes gens ont été libérés. Malheureusement, la photo était déjà envoyée. Je n’ai véritablement pas été malmené par la police, même s’il faut reconnaître que nous avons eu des échanges verbaux assez vifs», explique l’Honorable Leyama avant de préciser : «Ce qu’il y a à dénoncer ce sont les arrestations arbitraires, les traitements humiliants, qui sont aujourd’hui interdits par nos lois, notamment par le code de procédure pénale. Il est entendu que les agents de police ont agit sous l’ordre des autorités administratives. Il n’y a pas de vagues à faire sur ces faits. Par contre, le lendemain, jour de la marche, il y a eu une intervention assez violente de la gendarmerie. Et, là, justement, j’ai été insulté par le commandant de compagnie. J’ai entendu des choses comme « Je n’ai rien à cirer avec un député », « S’il continue, je le bastonne tout de suite », « Je m’en fous de son immunité ». A cela, je donnerai une suite judiciaire.»

En conclusion le député du premier siège du département de la Lebombi Leyou souligne qu’ «Il faut recadrer les choses : je n’ai pas été arrêté par la police. C’est moi-même qui me suis déshabillé pour me proposer d’enter en cellule pour prendre la place des gens qu’on avait arrêté.»

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