La parole, DSK pourra bien sûr la reprendre avant le procès, s’il plaide coupable et décide de négocier sa peine avec le procureur.
défait, barbe naissante, regard perdu…, entouré de ses avocats, DSK a reçu la décision du juge le plaçant en détention sans dire un mot. Depuis son arrestation, le patron du FMI est plongé dans le silence.
C’est son droit le plus strict, « qui résulte de la jurisprudence américaine », précise un avocat spécialiste du droit américain. Pour qu’un interrogatoire soit conforme aux obligations constitutionnelles, il faut que la personne arrêtée soit informée qu’elle a le droit de demeurer silencieuse et que toute déclaration de sa part peut être retenue contre elle ».
Témoin
Silencieux, DSK le sera aussi le 20 mai, date à laquelle un grand jury composé de 23 citoyens américains décidera, ou non, de la tenue d’un procès à une majorité de 12 voix, ce qui arrive dans 75 % des cas. « DSK peut néanmoins demander à être entendu comme témoin par le grand jury, précise Pierre Hourcade, avocat aux barreaux de Paris, de New York et de Californie. Il peut aussi demander à ce qu’un témoin soit entendu par ce grand jury, qui est libre de décider s’il lui accorde ce droit ».
En théorie, « l’accusé a droit au silence jusqu’à la fin du procès », indique Pierre Hourcade. Mais y a-t-il intérêt ? « Non, s’il est innocent, il est important psychologiquement pour le jury qu’il verbalise cette innocence. Si le dossier comporte des zones d’ombre dans lesquelles le procureur pourrait s’engouffrer et mettre en doute la crédibilité de l’accusé, les avocats peuvent en revanche conseiller à leur client de rester silencieux. Il n’a en effet aucune obligation de parler à quelque moment que ce soit et ce silence ne peut pas être retenu contre lui », explique l’avocat.
Plaider coupable ?
O. J. Simpson n’a jamais parlé pendant le procès, car ses avocats pensaient qu’il craquerait au moment de la « cross examination ». C’est une particularité de la procédure américaine : après l’interrogatoire de l’accusé par ses propres avocats, intervient celui du procureur. Cet « exercice de démolition méthodique de la crédibilité de l’accusé peut parfois durer très longtemps », souligne le juriste.
La parole, DSK pourra bien sûr la reprendre avant le procès, s’il plaide coupable et décide de négocier sa peine avec le procureur.
Le Point.fr – Publié le 17/05/2011 à 14:46 – Modifié le 18/05/2011