La province de l’Ogooué-Lolo qui accueille, à partir de ce lundi, le président gabonais Ali Bongo Ondimba, qui doit y tenir le 5ème conseil de ministres délocalisé, est la 7ème province du pays dans l’ordre alphabétique, avec une population estimée à près de 64.534 d’habitants.
Située au Sud-est du Gabon, cette province qui s’étend sur une superficie de 36.792 km2, est limitée au Nord par l’Ogooué-Ivindo, au Sud par la République du Congo, à l’Est par la province du Haut-Ogooué et à l’Ouest par la Ngounié (sud-est).
La province est essentiellement peuplée de Nzébi, Pové, Sango, Aduma, Awandji, Akélé, Kota et Obamba mais également de Ndassa, Tsétségué et Boungom. Autant de groupes ethniques qui y vivent dans une parfaite harmonie.
Sur le plan administratif, l’Ogooué-Lolo est divisée en quatre Départements : la Lolo-Bouénguidi (chef-lieu Koula-Moutou), le Département de Mulundu (Lastoursville), le Département de la Lombo-Bouénguidi (Pana) et celui de l’Offoué-Onoye (Iboundji).
Province à vocation agricole où les cultures de rente (café et cacao) côtoient les cultures traditionnelles telles que le manioc, la banane, le taro et dans une moindre proportion, l’igname et la patate, la province comprend également quatre Districts (Matsatsa, Ndangui, Popa et Dienga).
Bien que l’Ogooué-Lolo regorge de potentialités qui ne demandent qu’à être exploitées, l’activité économique reste cristallisée autour de l’exploitation du bois qui demeure la principale pourvoyeuse d’emplois. L’exploitation de l’or dans la zone de Ndangui ne se fait que de manière artisanale.
Dans l’Ogooué-Lolo, la plupart des commerces sont détenus par des expatriés en provenance notamment de l’Afrique de l’Ouest.
La province servira de base arrière à celle du Haut-Ogooué qui accueillera une des deux poules de la 28ème Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football que le Gabon va co-organiser avec la Guinée-Equatoriale en 2012.
Il y a quelque mois, une délégation du Comité d’organisation de la CAN (COCAN) s’est rendue à Koula-Moutou et Lastourville, les deux principales localités de la province, pour recenser les établissements hôteliers qui pourraient éventuellement accueillir les invités qui ne trouveraient pas où se loger dans le Haut-Ogooué.
Le patrimoine culturel de l’Ogooué-Lolo est diversifié et riche de rites initiatiques qui font la fierté de ses habitants tels que le Bwiti, le Mwiri (génie des eaux et des jumeaux) et le Nzegho chez les hommes, le Gnèmbè et le Bandzi chez les femmes.
Les danses traditionnelles telles que le Lingwala, le Bodi, le Mungala et le Laka (danse pygmées) servent à agrémenter les soirées dans les villages où la circoncision des enfants âgés de sept à douze ans donne lieu à un véritable culte marquant le passage de l’adolescence à l’âge adulte.
La cuisine est très diversifiée dans la province. Les feuilles de manioc, l’aubergine à l’oseille ainsi que les feuilles de taro sont des plats prisés par les populations de l’Ogooué-Lolo qui sont majoritairement végétariennes.
C’est avec une réelle fierté que les ‘’Logovéens’’ se régalent d’un plat de ‘’Mougnaka’’ encore appelé Tsangui ou Nzanga, un légume du terroir, pouvant s’accompagner avec de la banane ou du taro, arrosé d’un bon ‘’toutou’’ (vin de palme) ou de ‘’musungu’’ (vin de canne).
Traversée par le majestueux fleuve Ogooué (1200 km), la province de l’Ogooué-Lolo est auréolé d’un passé glorieux nourri par des personnages emblématiques tels que les explorateurs de Lastours et De Brazza.
C’est dans l’Ogooué-Lolo, précisément dans le Département de Mulundu qu’un vaillant guerrier nommé Wongo de l’ethnie Awandji, organisa le soulèvement contre l’impôt et le travail forcé en vigueur sous la colonisation.
Sur le plan touristique, la province dispose également d’importants atouts tels que les merveilleuses chutes de Doumé que l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza a remonté en 1888, le mont Iboundji qui culmine à 1575 mètres.
Région d’agriculture et de tourisme par excellence, le développement de l’Ogooué-Lolo passe nécessairement par l’essor de ces secteurs qui ne bénéficient malheureusement pas de moyens adéquats. L’absence de moyens de communications fiables constitue également une entrave sérieuse au développement de la province.