Le Directeur de publication du journal gabonais « Echos du Nord » est retenu dans les locaux de la Police judiciaire à Libreville depuis le 02/06/11, après plusieurs heures d’interrogatoire.
L’interpellation du journaliste a eu lieu aux environs de 19h30 : un individu se faisant passer pour un informateur lui a donné rendez-vous. Une fois sur place, Désiré ENAME est appréhendé par des policiers en civil qui vont le conduire dans les geôles de la PJ où il passera la nuit, après plusieurs heures d’interrogatoire. Lequel portera essentiellement sur un article relatif au « vrai-faux acte de naissance du président Ali Bongo Ondimba » paru dans la dernière édition de « Echos du Nord ».
Ce document d’état-civil, qui a fait l’objet d’une vive polémique lors de l’élection présidentielle anticipée de 2009, est, depuis quelques jours, au centre d’une action en justice intentée par un groupe de citoyens gabonais contre le maire du 3ème arrondissement pour « faux, usage de faux, faux en écriture publique ».
Les plaignants ont aussi porté plainte contre X pour les mêmes motifs.
Victime collatérale de cette affaire – qui pourrait éclabousser Mr. Ali Bongo – , Désiré ENAME paie le prix de son professionnalisme et de son courage. Le 30/05 déjà, l’intéressé avait, dans la même journée, subi les foudres du Conseil national de la Communication (CNC), et essuyé des menaces de la part du capitaine de la garde présidentielle, Frédéric Bongo Ondimba, aide de camp et demi-frère d’Ali Bongo Ondimba.
Quand on connait le « palmarès » du clan Bongo/PDG en matière de liquidation de journalistes depuis 43 ans, on a de quoi nourrir quelques inquiétudes au sujet de Désiré ENAME.
