Jacques Pigna (ancien footballeur international gabonais), surnommé « ordinateur », pour la clairvoyance de son jeu, a tenu à donner son avis sur l’évolution de l’équipe nationale « Les Panthères » qualifiée d’office en tant pays co-organisateur de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN Orange 2012) avec la Guinée Equatoriale, au moment où se célèbre ce samedi, la Journée nationale inaugurale de solidarité dédiée aux Panthères du Gabon.
Selon Jacques Pigna, la Journée nationale de solidarité aux Panthères est une bonne initiative car, le but est celui de soutenir l’équipe nationale afin que tous les Gabonais se sentent impliquer dans l’appui à l’équipe nationale, de manière à les booster, sachant que le pays a la responsabilité d’abriter la prochaine CAN.
Parlant de l’organisation, il a noté que des avancées significatives sont observées au sein du staff technique: « Pour ma part, sur le plan organisationnel, il faut dire qu’il y a une meilleure organisation qu’hier. Aujourd’hui nous voyons une équipe suffisamment épanouie: toutes les précautions sont prises en vue d’un bon regroupement et rien n’est oublié ou pris à la légère. Ce qui ne se faisait pas à notre époque », a-t- il comparé.
« D’Azingo nationale (ancienne appellation) aux Panthères du Gabon, il faut dire que les noms ont une grande influence sur les personnes ou les localités. Avec Azingo, c’est vrai que nous avions atteint les quart de finales d’une Coupe d’Afrique en 1996 mais, j’ai souvenir que tout se faisait ou s’obtenait au forceps. Je crois que le nom Azingo qui signifierait « souffrance » dans une ethnie du Gabon se reflétait effectivement dans l’équipe de l’époque », a-t-il estimé.
« Panthères, nom de fauve connu pour sa force, sa rage et sa puissance est très symbolique. Avec Alain Giresse par exemple, nos jeunes joueurs ont fait un bon parcours même si nous avons manqué la qualification de peu pour le mondiale sud-africain mais, l’objectif premier était d’abord la qualification pour la CAN », a poursuivi l’ex international.
Ce dernier a noté une nette progression du groupe dirigé par le sélectionneur franco-allemand, Gernot Rhor qui selon lui, n’a pas beaucoup changé avec celui de Giresse (ex- entraîneur).
« Seulement, nous avons l’impression de voir un entraîneur instrumentalisé car il y a des joueurs qui sont protégés par certains dirigeants », a décrié Jacques Pigna souhaitant qu’on donne la chance aux meilleurs joueurs.
A l’entendre, des inquiétudes résident encore sur les chances de notre équipe : « On va co-organiser la CAN qui est la plus grande compétition de football africaine et, voir aujourd’hui que nous n’avons pas une réelle approche de l’équipe nationale nous laisse un peu perplexe ». « C’est vrai qu’on a des joueurs, mais cela doit être un tout. A 7 mois de la CAN, je suis dans le regret de dire que rien ne nous rassure que cette équipe est prête pour supporter la pression qui va monter à l’approche d’une telle compétition ».
Comme solution, il a souhaité la multiplication des matches amicaux avec un accent particulier sur le choix des adversaires de haut niveau à l’instar des équipes du Cameroun, de la Côte d’Ivoire ou le Nigeria qui se frottent aux pays tels que l’Angleterre, la France, le Brésil entre autres.
« On ne peut pas juger nos capacités sur un match amical contre Sao-Tomé par exemple. Il faut oser et se frotter aux grandes nations, car il y a une gloire à retirer à être battu plus fort que soi et le troisième match contre le Cameroun a été un parfait exemple», a-t-il estimé.
Quant aux chances pour le Gabon de remporter la CAN, il a répondu qu’il est vrai que nous allons jouer pour gagner mais, « dire que nous allons gagner est une autre paire de manche: en tant que Gabonais, je souhaite aux Panthères le titre final », a-t-il conclu.