Les employés licenciés à l’issue de la privatisation de la Compagnie Forestière du Gabon (CFG), ont tenu un sit-in le 15 juin dernier devant le gouvernorat de la capitale économique, Port-Gentil, pour manifester leur mécontentement face à de la décision de la Cours de cassation de Libreville.
Près de 400 personnes tous des anciens employés de la Compagnie forestière du Gabon (CFG) ont pris part, le 15 juin dernier, à une marche de protestation démarrée au carrefour de l’ancienne CFG pour s’achever par un sit-in au gouvernorat de la capitale économique, Port-Gentil. Cette manifestation est consécutive à la dernière décision rendue par la Cour de cassation de Libreville, au courant du mois de mai dernier, qui cassait la décision sans recours de la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil.
«La Compagnie Forestière du Gabon (CFG) a connu une privatisation qui s’est faite d’une manière cavalière. Les représentants des travailleurs n’ont pas été associés au processus de privatisation, et cela a entrainé un licenciement de 1080 travailleurs», a expliqué Landry Oguele, secrétaire provincial chargé des litiges et contentieux au bureau provincial de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga) Port-Gentil, joint par téléphone.
«Dans le protocole d’accord signé entre l’Etat gabonais et le repreneur Cora’ Wood, l’Etat avait pris l’engagement de payer le plan social et dans une convention de mise à disposition du personnel signé entre l’Etat et Cora’ Wood, l’Etat dit bien que la convention de mise à disposition prendra fin après l’exécution du plan social. À ce jour ce plan social n’a jamais été exécuté», poursuit Landry Oguele.
A tous ces déboires vient s’ajouter la procédure juridique employée pour exécuter les licenciements qui, selon les employés licenciés de la CFG, relèvent de la corruption et de l’injustice à leur détriment.
«Nous avons saisi l’inspection du travail après lequel, le dossier a été transmis au tribunal puis à la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil. A la suite de ce processus, la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil a, en 2009, donné raison aux travailleurs et condamné Cora’ Wood à payer certaines sommes, individuellement, aux travailleurs. Cora’ a fait un recours à la Cour de cassation de Libreville. Avant que celle-ci ne se prononce sur le recours, Cora avait déjà commencé à payer certaines personnes et ces personnes nous ont démontré qu’ils étaient déjà payés. Ce qui fait un préjudice. Ces éléments nous les avons présentés à la Cour de cassation, mais nous sommes surpris qu’au courant du mois de mai, la Cour de cassation a cassé la décision sans recours pour le reste, alors que Cora avait déjà commencé à payer certaines personnes et malgré les preuves que nous avons données à la Cour.
Les employés soupçonnent de plus que des dessous de table ont déterminé cette décision juridique. «Quand nous faisons les recherches, on découvre qu’il y a un haut magistrat de la Cour qui a reçu de la part de Cora’ une somme de 35 millions. Nous détenons la copie de ce chèque avec le tampon du tribunal de Libreville. Face à cela nous nous sommes dit que nous étions victimes d’une corruption. C’est cet ensemble d’éléments qui nous a amené à saisir le gouverneur qui a saisi Libreville et qui de droit pour démontrer le mécontentement de l’injustice subie», explique Oguele Landry.
En attendant la réaction des autorités de Libreville, les anciens employés de la CFG restent sereins et optimistes après l’assurance donné par le gouverneur de l’Ogooué maritime, Gaspard Nang –Ella de transmettre leurs doléances aux autorités compétentes.
«Il faut noter que nous travaillons en collaboration avec le gouvernorat et quand il y a une information, il nous l’a font parvenir. Ils nous ont donc rassuré qu’ils transmettront nos revendications à qui de droit. Tout à l’heure, le secrétaire général de la préfecture m’a rassuré en me montrant les accusés de réception des fax de tous les documents qu’ils ont envoyé à Libreville. Donc nous entendons d’ici lundi la réaction de Libreville», a conclu le secrétaire provinciale chargé des litiges et contentieux au bureau provincial de la Cosyga Port-Gentil.
Lors de sa visite en Italie, en mai dernier, le président Ali Bongo Ondimba a reçu une délégation de Cora Domenico dirigée par son vice-président Stéfano Cora. Il a été question pour ce dernier de faire le point avec le président Bongo sur la situation de cette entreprise installée à Port-Gentil, sous le nom Cora’ Wood, au sujet des difficultés qu’elle y rencontre depuis quelques années. Les conclusions de ces entretiens n’ont pas été révélées.