Alain RUELLO
Trois mois après son déclenchement, la guerre en Libye a coûté 87 millions d’euros à la France, a indiqué hier le ministre de la Défense : 60 millions pour les munitions, 25 millions pour les primes des soldats, et le solde en frais divers de logistique. Les missiles représentent en particulier un coût élevé, notamment les Scalp à environ 500.000 euros pièce, dont 11 exemplaires ont été tirés dans les premières semaines de la guerre.
Ces 87 millions d’euros représentent le double de la somme constatée après un gros mois d’intervention. A ce rythme, la facture de l’opération Harmattan pourrait atteindre 200 millions, si la guerre devait durer six mois, ou 400 millions si elle n’était pas finie en mars 2012, un an après le vote de la résolution 1973.
A la charge du gouvernement
Les sommes dépensées pour la Libye ne seront pas à la charge des militaires. Tout dépassement du budget du ministère de la Défense sera assumé par le gouvernement, a assuré hier le ministre concerné, Gérard Longuet. Concrètement, lorsque le budget 2011 a été bâti, l’armée a estimé qu’il lui en coûterait 900 millions pour toutes ses opérations extérieures, conduites notamment en Afghanistan et en Côte d’Ivoire. Seuls 630 millions ont été inscrits au budget, auxquels doivent s’ajouter 50 millions payés par l’ONU. Le solde devait de toute façon être compensé. Il s’est aggravé avec la Libye.
Et encore, il ne s’agit que de la partie visible de la facture. Une grosse partie des dépenses d’Harmattan est prise sur les budgets d’entraînement. Le risque, si les opérations se prolongent, est de consommer ce budget beaucoup plus tôt que prévu.
A. R., Les Echos