M. Clément Leyinda, le proviseur du lycée de l’Alliance chrétienne Paul Ndoba (LACPN) de Lébamba, chef-lieu du département de la Louétsi-Wano, dans le sud Gabon, a exclu de cet établissement plusieurs élèves pour avoir cumulé plus de 35 heures d’absence par trimestre.
Toutefois, ni la direction, encore moins les élèves ne connaissent le nombre exact d’élèves exclus du lycée qui en compte 827 au total. Interrogé par l’AGP, le proviseur du LACPN, Clément Leyinda, arrivé cette année à la tête de l’établissement, a indiqué ne disposer d’aucune statistique à ce propos.
Les lycéens exclus auraient totalisé entre 100 et 108 heures d’absence, alors que le règlement intérieur en vigueur au Gabon dans tous les établissements secondaires, dispose qu’aucun élève ne doit totaliser plus de 35 heures d’absence par trimestre, sous peine de sanction.
Le proviseur a indiqué que certains lycéens avaient été exclus pour travail insuffisant et d’autres pour indiscipline notoire. Dénonçant une « sanction exagérée », les exclus ont accusé les responsables du LACPN d’avoir également prononcé une série d’exclusions injustifiées dans la plupart des classes, une première dans l’établissement.
Des lycéens des classes de troisièmes A et B ont, pour leur part, dénoncé un « désordre orchestré par le proviseur qui décide unilatéralement ». ’’Il (le proviseur) va à l’encontre des consignes du ministre de l’Education nationale supprimant les redoublements et les exclusions abusives », ont affirmé les élèves.
Les exclusions sont à l’origine du malaise qui prévaut au sein de l’établissement en cette fin d’année scolaire 2010-2011, alors que se profilent à l’horizon des vacances scolaires bien méritées, après neuf mois de dur labeur.
La tension, qui prévaut depuis la fin du mois de mars dernier, a été accentuée par le non-paiement aux ayant-droits de la bourse du deuxième trimestre représentant un montant global de 15 millions de FCFA.
Celle du troisième trimestre est souvent versée au premier trimestre de la nouvelle rentrée des classes dans l’ensemble des établissements secondaires publics et confessionnels du pays.
M. Clément Leyinda a indiqué que les bourses pourraient être payées dans les délais, à condition que l’Agence nationale des Bourses et Stages et le Trésor public fassent diligence.
Par ailleurs, en dépit des nombreuses erreurs relevées sur certains bulletins de notes, en train d’être refaits, M. Leyinda a indiqué que plusieurs élèves ne prennent pas leurs études au sérieux et ont une fréquentation irrégulière.
« Leurs parents ne sont jamais venus se plaindre du travail et ou du comportement de leurs enfants, en dépit des avertissements ou blâmes contenus sur certains bulletins », a-t-il dit, soulignant que « c’est un laissez-aller total ».
Selon des élèves du second cycle, le proviseur se suffit au seul Censeur 1 qui a en charge le premier cycle et ne veut pas travailler avec le Censeur 2 pour être au fait des difficultés du second cycle.
Les lycéens ont également dénoncé la mauvaise qualité des bulletins de notes alors que les frais d’écolage (52 000 FCFA pour le premier cycle et 72 000 FCFA pour le second) auraient pu permettre à la direction d’imprimer des bulletins de meilleure qualité.
Malgré les rames de papier exigées aux lycéens à chaque rentrée scolaire, les enseignants ont plus utilisé le tableau noir pour leurs que les photocopies.
« Des élèves ont été souvent exclus des classes, parfois en plein examen de fin d’année, pour n’avoir pas encore épongé les 500 ou 1000 FCFA restants de leurs frais d’écolage », ont ajouté des lycéens, dénonçant l’impaase faite sur les fêtes de fin d’année par le proviseur et l’intendant Nicéphore Ngoyi auprès desquels ils reconnaissent avoir versé de l’argent dans le cadre de la coopérative scolaire.
Face à tant de récriminations, le proviseur a indiqué qu’il craignant maintenant pour sa vie et celle de sa famille.