Les rebelles libyens, qui n’ont enregistré aucune avancée sur le front Est depuis plusieurs semaines, pointent du doigt le manque de préparation et d’équipement militaire de leurs troupes face aux forces de Mouammar Kadhafi.
Conséquente au début des affrontements, la progression des insurgés vers l’ouest du pays a par la suite rencontré une forte résistance de la part de l’armée libyenne qui repousse les rebelles ville après ville.
Les combats se concentrent désormais autour de la route stratégique qui relie Ajdabiah à la ville de Brega, située à 80km plus à l’Ouest.
Sur le front, les combattants rebelles restent une grande partie de la journée assis à l’ombre de leurs tentes de fortune, les yeux tournés vers l’horizon et les troupes invisibles de Kadhafi.
« Nous avons marché sur Brega la semaine dernière et nous avons encore perdu. Il y avait une manque d’unité parmi nos chefs. Nous devons être mieux préparés », raconte l’un d’entre eux, Abdousalam Abdulat, âgé de 37 ans.
« Je ne veux pas médire sur eux. Ils travaillent dur pour améliorer la préparation et la discipline. J’espère que ça va s’améliorer bientôt, si Dieu le veut. »
Lors de leur dernière tentative pour s’emparer de Brega, une unité déployée au sud de leur position n’est pas parvenue à envoyer des renforts en raison de problèmes de préparation et de communication.
Dans le camp rebelle, de la musique pop s’échappe des tentes et les drapeaux de l’opposition flottent au vent de la mer Méditerranée, située au nord de leur position.
Alors que le débat fait rage en Occident sur la poursuite des frappes aériennes en Libye, les rebelles sur le terrain tiennent des propos mesurés.
« Il y a quelques affrontements. Mais l’Otan fait du bon boulot. Nous attendons leurs hélicoptères pour nous aider à Brega », indique Abdulam Sasi Igderi, un combattant. « C’est vraiment important que l’Otan nous ouvre la voie. Sinon nous sommes coincés ici. »
Les commandants des forces rebelles affirment prendre la question de la préparation et de l’entraînement de leurs troupes très au sérieux et saluent au passage le rôle joué par l’Alliance atlantique.
« Tous ici ont déjà été formés », dit Ahled Bani, le porte-parole de l’armée des rebelles. « En tant qu’organisation, nous avons des officiers, des professionnels, ils organisent tout et ils sont disciplinés. Ils ont le moral. »
Pour les rebelles positionnés près d’Ajdabiah, l’horizon qui s’étend devant leurs yeux est le même depuis des semaines. De brefs combats interrompent parfois des longues périodes d’attente.
« On ne peut pas s’emparer de Brega facilement. Kadhafi a 7.000 hommes là-bas, nous en avons seulement 5.000 », souligne Mohammad Abdoulrahim, un rebelle de 19 ans.
« Il devrait y avoir plus de discipline et plus de préparation. Les combattants devraient être plus sérieux. Nous avons besoin de plus de véhicules et d’une meilleure organisation. La plupart de nos combattants sont d’anciens civils comme moi. »
Marine Pennetier pour le service français