Des leaders politiques gabonais, des représentants d’Organisations non gouvernementales (ONG) et de la société civile ont réclamé, jeudi à Libreville, la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans renouvelable une seule fois et le retour aux élections à deux tours.
L’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009, remportée par le président Ali Bongo Ondimba, candidat du parti démocratique gabonais (PDG), s’est déroulée en un seul tour, un mode de scrutin en vigueur depuis la révision constitutionnelle de 2003, intervenant après celle de 1997 qui a instauré un poste de Vice-président et l’extension du mandat présidentiel de 5 à 7 ans.
A l’issue d’une concertation qui s’est déroulée en présence des représentants des ambassades des Etats-Unis, de France et de l’Union européenne (UE), MM. Pierre Claver Maganga Moussavou, leader du Parti social démocrate (PSD), Luc Begone Be Nsi du Mouvement de redressement national (MORENA) et Zacharie Myboto de l’ex Union Nationale (UN) ont également recommandé la révision de la loi électorale, la reforme de la cour constitutionnelle, du conseil national de la communication (CNC), de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) en y intégrant les membres de la société civile.
Ils ont également recommandé un nouveau redécoupage électoral tenant compte du facteur démographique, l’implication des partenaires au développement dans le processus de électoral et l’introduction de la biométrie dans la confection du fichier électoral, ainsi que l’ouverture des médias publics à tous les acteurs de la nation, la révision de la constitution par voie référendaire pour intégrer toutes les reformes et la mise en place d’une commission tripartite majorité-opposition-société civile chargée de la mise en oeuvre de toutes les reformes.
Le Rassemblement pour le Gabon (RPG majorité républicaine) et le MORENA Originel ont également envoyé des représentants à cette concertation qui a également recommandé de faire voter les militaires hors des casernes comme tous les autres citoyens et en civil.
La société civile était représentée par Marc Ona Essangui, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) par M. Alain Mouladi, l’USAP par Mme Léa Isabelle Ozoumey et le Syndicat de l’éducation nationale (SENA) par M. Fridolin Mvé Messa.
L’introduction de la biométrie est en bonne voie pour les prochaines élections. Le processus pourrait démarrer avec les législatives prévues cette année, eu égard à la récente adoption, par les deux chambres du parlement (l’Assemblée nationale et le Sénat), de l’introduction des données à caractère personnel dans le processus électoral.