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Gabon : Pour les législatives 2011, la biométrie n’est plus possible

A force de laisser quelques hommes impopulaires et incompétents de notre majorité faire la pluie et le beau temps sur des questions pourtant très importantes telle que la préparation des élections législatives avec un système à caractères biométriques, nous sommes dorénavant réduits à prendre acte des exigences du peuple gabonais et de l’incapacité du gouvernement à pouvoir y répondre. Cette situation complexe tend à conduire notre pays inexorablement vers le chaos si des mesures républicaines ne sont pas au rendez vous. Et c’est le moins que l’on puisse dire quand on a tous été témoin des évènements qui ont plongé la Côte d’Ivoire dans une semi guerre civile.

Est ce le spectacle macabre que nos dirigeants souhaitent offrir à notre beau pays ?

Il faut quand rappeler publiquement que cela fait maintenant quelques années que la question de la biométrie subit une négligence volontaire sans nom de la part des tenants du pouvoir. Hier, c’était André Mba Obame sous Omar Bongo Ondimba qui refusait délibérément d’installer cet outil susceptible de garantir un minimum de transparence dans les différents processus électoraux. Aujourd’hui, sous Ali Bongo Ondimba et malgré ses injonctions nées des différentes concertations avec la majeure partie de la classe politique, c’est Jean François Ndongou et le chef du gouvernement qui décidèrent de jongler maladroitement sur cette question fondamentale alors que le contexte politique national et international a brutalement changé.

De quoi ont peur les tenants du pouvoir quand à chaque fois il s’agit de transparence et du respect des droits du peuple gabonais?

A ce jeu de dupe inintéressant voire débile, le peuple gabonais ne pouvait mieux espérer que la décision de la Cour Constitutionnelle qui par devoir républicain ne s’est pas inscrite dans la logique des théories jadis usitées. C’est pourquoi, la publication de sa décision fracassante a surpris plus d’un, surtout nos amis de la majorité. On pouvait d’ailleurs entendre dans certains couloirs privés bien introduits : « Mborantsouo et ses pairs nous ont eu » oubliant même que la Cour Constitutionnelle demeure avant tout une institution publique au service du peuple.

Effectivement, en observant de plus prêt la position de la Cour Constitutionnelle, il n’y avait aucun cas de force majeur pouvant justifier le report des élections législatives. Il fallait à tout prix arrêter l’inconscience grandissante de ces hommes chargés de gérer ce dossier déjà bien fragilisé et mettre le gouvernement de Paul Biyoghe Mba face à ses responsabilités. D’ailleurs, on se demande bien comment va-t-il s’en sortir ?

La hauteur prise par Marie Madeleine Mborantsouo et ses pairs a coupé cette chaîne d’union boiteuse et profanée qui ne devait plus imposer ses lois et règles en temps qu’elle marginalisant celles de la République. Angèle Assélé avait pourtant bien chanté : « Aujourd’hui les données ont changé ».

Et voici que nos membres du gouvernement sont contraints de creuser deux fois plus leur ciboulot pour trouver une solution qui éviterait le Gabon de plonger dans le précipice de l’Histoire. Pourtant, le premier ministre et ses collaborateurs disposaient d’un temps considérable pour que la question de la biométrie soit régler une fois pour toute. Rappelons tout de même que, dès la fin de l’élection présidentielle anticipée d’août 2009, la problématique évoquée ci-dessus avait été au cœur des priorités de la classe politique dans sa majorité. Ce ne sont pas Ban Ki Moon et Nicolas Sarkozy qui pourront dire le contraire.

Aujourd’hui, il est techniquement devenu impossible d’introduire le système biométrique dans le jeu électoral dans les temps qui nous sont impartis. Autrement dit, les différentes étapes exigées par la mise en place de la biométrie sollicitent un certain nombre de préalables. Ils sont même connus de la prophétesse Ayo. Nous pouvons d’ailleurs aisément vous les citer : le recensement du corps électoral, l’enrôlement de chaque électeur pour son indentification biométrique, le traitement informatique des différentes données, la production des cartes d’électeurs biométriques, la distribution desdites cartes et toutes les vérifications nécessaires pour limiter toutes formes de contestation.

Or, pour chacune des étapes citées, il faudrait compter au moins deux voire trois mois. Une marge de manœuvre extrêmement serrée, qui en plus ne se prive pas d’étrangler brutalement le gouvernement. Disons que le mois de novembre 2011pourrait être le pire que le ministre de l’intérieur, Jean François Ndongou alias Jeff, pourrait connaître.

Face à cette situation délicate, ce dernier, malgré son air de sainteté, n’a plus d’autres choix: démissionner très rapidement ou accepter de se libérer intelligemment de cette bombe susceptible de lui exploser entre les mains à tout moment.

Mais qui en veut autant à ce grand charmeur du gouvernement, pourtant sage bonhomme? Louis Gaston Mayila semblerait ne pas être trop loin de la réponse, alors qu’il parle.

Tout compte fait, nous ne nous faisons aucun doute que Jean François Ndongou ait déjà pris acte de la volonté du peuple, de la décision de la Cour Constitutionnelle et du verdict des techniciens sur les délais exigés par la « simplicité » que demande la mise en place de la biométrie dans le processus électoral. Ce qui veut dire qu’il ne restera plus au ministre de l’intérieur qu’à refiler judicieusement le « mort né » à son vrai propriétaire s’il souhaitât encore sauver le pays, et pourquoi pas, lui avec.

Cependant, la question se veut tout de même persistante : qui serait ce prétentieux suicidaire politique qui, devant témoins, a osé offrir malicieusement un tel cadeau venimeux au ministre de l’intérieur pourtant initié au Bwiti?

Avant de découvrir l’heureux élu de cette interrogation cynique, il serait opportun que Jean François Ndongou organisât de sérieuses concertations républicaines avec la classe politique de notre pays. Car, de ces rencontres devraient en principe émerger un fichier électoral crédible malgré l’absence de la biométrie, un code électoral complètement rénové et une commission électorale objective et patriotique telle que l’avait récemment proposé le Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance (ROLBG).

Ensuite, le ministre de l’Intérieur devrait, au nom de sa démarche précitée qui se veut logique et cohérente, lever la décision de la dissolution de l’Union Nationale.

En effet, sa sincérité, sa crédibilité et sa réelle volonté d’apaiser le climat politique en dépendent. D’autant plus que, les actions clandestines que mène le parti de Zacharie Myboto sont extrêmement dangereuses pour la consolidation d’un état de droit. Nous constatons qu’elles échappent totalement à tout contrôle administratif, ce qui est nocif pour notre majorité. Or, pour affronter stratégiquement son adversaire, il est toujours intéressant d’avoir une traçabilité de ses différents mouvements. C’est d’ailleurs ce qui semble justifier les échecs des mesures prises par le gouvernement à l’endroit des responsables de ce parti politique et les tensions vives qui sévissent dans le pays.

Par cette décision courageuse et salutaire de Jean François Ndongou en concertation avec l’ensemble de l’exécutif, nous pouvons être garanti que notre pays repartirait sur de nouvelles bases, une fois les législatives passées.

Avec ces actes posés par le successeur d’André Mba Obame qui a visiblement hérité d’un portefeuille ministériel à problèmes, celui ci pourra dorénavant se targuer d’une quelconque virginité politique en plus de se vanter d’un bilan probant dans un des ministères les plus complexes au monde. Aussi, nous ne nous faisons pas l’ombre d’un quelconque doute que, comme un certain nombre d’acteurs politiques de notre pays, Jean François Ndongou pourra considérablement remonter dans l’estime de ses compatriotes sans avoir eu recours à une séance endiablée de Bwiti.

Ainsi, le ministre de l’intérieur aura su avoir l’attitude républicaine qui cadrerait parfaitement avec les attentes de nos populations et celles du Président de la République. Ce dernier ayant à cœur le maintien de la paix dans notre pays et la concrétisation des différents axes de notre projet de société, l’Avenir en confiance.

Enfin, après avoir accompagné Jeff de Mandji dans cette quête d’apaisement, Ali Bongo pourra prendre davantage de hauteur en organisant une meilleure concertation politique. Durant celle-ci, toutes les forces vives de la nation pourront enfin se retrouver. C’est alors qu’il mettra fin une fois pour toute aux stratégies rafistolées sur les lesquelles certaines prostituées politiques de notre pays voulaient surfer pour espérer récolter une minable crédibilité aux yeux du peuple et qu’il a pourtant toujours combattu dans son élan de rénovateur. D’ailleurs, ce ne serait pas un abus de langage si on venait à confirmer que ces rencontres à l’odeur vicieuses donnaient plus l’impression de vouloir humilier l’Union Nationale qui semblait rire aux éclats des stratagèmes infructueux du pouvoir.

C’est dans cette démarche véritablement républicaine puisée des profondeurs intellectuelles de « Missele Eba », qu’Ali Bongo Ondimba pourrait parvenir à se confectionner une légitimité encore plus consistante. Et c’est sans inquiétude, sous la plume reconnue et appréciée de Guy Rossatanga Rignault que le Chef de l’Etat devra asseoir cette approche par un discours historique sur la nécessité de vivre une élection libre et transparente, sur le respect par tous des règles du jeu électoral ouvert à toutes les forces politiques de notre pays et sur la prise en compte de la nouvelle configuration politique et des rapports de force en présence.

Il serait souhaitable que cette prise de parole publique du président de la République intervienne quelques jours avant le début de la campagne électorale. Ce sera aussi l’occasion pour Ali Bongo de dire publiquement à ses compatriotes que, quelque soit leur choix, il présidera avec la nouvelle représentation nationale qui aura pour mission première la concrétisation du projet « Gabon émergent ».

Par Télesphore OBAME NGOMO

Exprimez-vous!

  1. Pour les législatives 2011, la biométrie n’est plus possible. Vu le temps qui nous est impartis, il est bien normal que la biométrie ne puisse être pratiqué, Cette possibilité est donc d’avenir. Votons massivement les candidats du PDG!!!

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