L’opposition gabonaise – dont les deux principaux partis, l’Union nationale (Un, dissoute) et l’Union du peuple gabonais (Upg) – a suspendu sa participation à la Commission électorale en vue des élections législatives en principe prévues avant fin 2011.
Opposition et gouvernement s’affrontent depuis plusieurs semaines sur les élections que l’opposition avait accepté de décaler à 2012 à condition que ce délai serve à introduire les techniques biométriques pour constituer les listes électorales.
Dans une déclaration signée par 13 partis, l’opposition annonce sa décision « de suspendre la participation de tous les membres de l’opposition au bureau de la Commission électorale nationale autonome permanente (Cénap), de n’envoyer aucun représentant dans les commissions de révision des listes électorales » ni « aux différentes commissions électorales locales ».
L’opposition entend ainsi « dénoncer avec gravité (…) le pouvoir exécutif (qui) est revenu sur la position unanime d’organiser les prochaines législatives en toute transparence en introduisant les données biométriques dans le fichier électoral ».
L’opposition « renouvelle aussi l’exigence de mise en place d’une commission paritaire tripartite majorité/opposition/Société civile pour préparer les conditions de la transparence pour les prochaines élections législatives ».
« L’opposition prévient que le pouvoir exécutif et la majorité, qui le soutient, porteront la pleine responsabilité des conséquences qui surviendront inévitablement de l’organisation sans conditions de transparence avérée des législatives ».
« Ce n’est pas encore un boycott mais avec cette décision nous bloquons le processus électoral », a affirmé à l’Afp un dirigeant sous couvert de l’anonymat.
Après une concertation du président Ali Bongo Ondimba avec l’opposition et la Société civile en avril, le gouvernement avait saisi la Cour constitutionnelle pour demander un report à 2012 des élections pour « cas de force majeure » afin de permettre l’introduction de la biométrie, ce que la haute juridiction a refusé.
Le gouvernement a pris « acte de cette décision » et annoncé qu’il allait organiser les législatives, « conformément aux dispositions légales et réglementaires », avant fin 2011.