La police Judiciaire (PJ) a procédé le week-end écoulé à Libreville, à l’arrestation d’un groupe de jeunes (10), à cause du piratage des œuvres artistiques des créateurs gabonais qui, depuis plusieurs années, n’arrivent toujours pas à vivre de leur art au motif.
Cette arrestation intervient au lendemain de la plainte déposée par MC, un des promoteurs d’artistes gabonais par ailleurs propriétaire du studio Mandarine situé au Carrefour Léon Mba. Celui-ci dit disposer de près de 20.000 CD originaux non vendus. Ainsi, a-t-il déclaré, « lorsqu’un artiste vient enregistrer un album chez moi, c’est pour qu’il puisse vivre de sa musique. Or depuis plusieurs décennies, il est rare de trouver un artiste gabonais qui s’est enrichi grâce à son métier ».
Avec le retard accusé par les dirigeants du pays dans la mise en place des droits d’auteurs et ne pouvant plus supporter cette « injustice organisée », MC a décidé de porter plainte contre les pirates à la PJ. S’appuyant sur l’article 325 du Code pénal, qui condamne la piraterie des œuvres intellectuelles, les policiers ont ratissé large en arrêtant tous ceux qui pratiquent frauduleusement la multiplication des CD de la musique gabonaise.
De ce fait, les agents des forces de l’Ordre ont ainsi, saisi des appareils de multiplication, des CD les adeptes de cette pratique.
Aussi, selon les présumés pirates, « une fois un CD sorti, nous l’achetons et à l’aide d’un graveur, nous le multiplions et le revendons à des prix défiant toute concurrence. Cela nous permet de nous faire un peu d’argent pour nourrir nos familles ».
Cette technique fait que les artistes eux-mêmes restent toujours au point de départ tant disque les pirates prospèrent.
Lors de leur interrogatoire, les présumés pirates ont également proposé aux policiers de s’attaquer également aux personnes qui passent leur temps à télécharger la musique gabonaise sur internet.
Pour l’heure, ce sont deux Camerounais, deux Congolais et six Gabonais qui seront présentés devant le parquet.