Le chef du Groupe islamique combattant libyen (GICL), qui se bat dans les rangs des rebelles, avait été arrêté par les Américains en 2004 puis livré à Mouammar Kaddafi. Le régime l’avait libéré en 2010, avant qu’il ne rejoigne l’insurrection.
Selon les estimations de la division « intelligence » de l’Otan, le nombre des islamistes radicaux combattant dans les rangs des rebelles libyens du Conseil national de transition (CNT) ne dépasserait pas 800 hommes. « Mais ce sont des durs, aguerris, qui ont fait leurs classes en Afghanistan et en Irak », précise-t-on. Parmi eux, une minorité (200 à 300 hommes) seraient des membres d’Al-Qaïda recrutés au début des années 1990 par deux lieutenants d’Oussama Ben Laden : Abou Laith al-Libi, aujourd’hui décédé, et Abou Yahya al-Libi.
La majorité relève d’une autre mouvance, moins extrémiste et prônant une révolution islamiste « nationale » en Libye (alors qu’Al-Qaïda se veut internationaliste) : le Groupe islamique combattant libyen (GICL). Ce dernier, dont les membres sont dans leur quasi-totalité originaires de la région de Darnah, en Cyrénaïque, a rompu avec Al-Qaïda en 2007, et obéit désormais aux consignes de l’émir Abdelhakim Belhaj, dit Abou Abdullah al-Sadik. Ironie de l’histoire : Belhaj avait été arrêté pour terrorisme par la CIA, à Bangkok, en 2004, avant d’être livré par les Américains, en compagnie de plusieurs dizaines d’islamistes libyens, à… Mouammar Kaddafi, en récompense de sa « collaboration ». Torturé, puis libéré en 2010 à la demande de Seif el-Islam Kaddafi, l’émir du GICL a depuis rejoint la rébellion.