A la faveur d’un point presse tenu ce 30 juillet à Libreville, le président du Comité de réfugiés africains au Gabon (CRAG), Marcel Kuanda, a fait une mise au point sur la situation des réfugiés congolais, dont le statut expire le 31 juillet. Contrairement aux propos du ressortissant congolais Narcisse Moutoto, interviewé le 27 juillet par RFI, Marcel Kuanda a affirmé que les autorités gabonaises ne préparent aucune expulsion de réfugiés vers le Congo-Brazzaville.
A l’approche de la fin du statut de réfugié et demandeur d’asile congolais au Gabon, le 31 juillet 2011, Marcel Kuanda, président du Comité de réfugiés africains au Gabon (CRAG), a apporté des précisions sur cette question, à la faveur d’un point presse tenu ce 30 juillet au bureau du Haut Commissariat des réfugiés (HCR) à Libreville.
Une initiative motivée par les propos de Narcisse Moutoto, réfugié congolais, et rapportés le 27 juillet par RFI comme suit : «le 31 juillet marque la fin du statut de réfugié congolais de Brazzaville. Or, tous ceux qui ont des problèmes avant nous, des Tchadiens, des Rwandais, des Vietnamiens, sont encore ici. Et une loi 007/98 a été votée pour la protection de ces gens depuis 2001. C’est une loi législative. Mais un matin un gouvernement, sans projet de modification de la loi, décide de sortir les Congolais de Brazzaville du lot de ceux qui sont en asile ici. On ne peut pas convertir le statut de réfugié à celui de migrant du jour au lendemain comme ça. Il y a quelque chose qui se trame. Donc ne soyez pas surpris que les réfugiés congolais confondus, on les ramasse et on les jette l’autre côté de la frontière. On vit une situation de psychose extrême. Dans la rue nous remarquons que les forces de l’ordre sont déjà aux aguets. Même lorsque que cherchez une maison et qu’on vous identifie comme un Congolais, on vous dit « ce n’est pas la peine »».
Pour Marcel Kuanda, «la déclaration de ce compatriote diffusée par RFI ne reflète pas le point de vue de la majorité des réfugiés et demandeurs d’asile du Congo-Brazzaville. Car il est important de rappeler que le débat ne porte pas aujourd’hui sur les raisons pour lesquelles le statut nous a été révoqué. Le débat porte plutôt sur le processus de cessation en cours et les difficultés qui, nécessairement, vont se poser dans sa mise en application. C’est pourquoi nous regrettons qu’une personne qui n’a ni le mandat ni la légitimité de parler au nom d’une communauté puisse avoir l’outrecuidance de le faire».
«Le processus de cessation qui a démarré depuis la publication du premier communiqué diffusé le 24 janvier 2011, par le ministère gabonais des Affaires étrangères, se déroule pour le moment sans difficultés majeures. Nous remercions le gouvernement gabonais pour la flexibilité dont il a fait montre à l’endroit des réfugiés et demandeurs d’asile qui prennent la carte de séjour. Nous remercions aussi le HCR pour les différents engagements qu’il a pris dans cette phase d’application de la clause de cessation. Il s’agit notamment de l’aide apportée à tous ceux des réfugiés qui prennent la carte de séjour et pour l’augmentation du viatique pour tous ceux qui rentrent volontairement au Congo», a poursuivi le président du CRAG.
Enfin, a assuré Marcel Kuanda à l’endroit de ses compatriotes, «il n’existe aucun plan d’expulsion des réfugiés et demandeurs d’asile du Congo-Brazzaville de la part du gouvernement gabonais».
La fin du statut de réfugié et demandeur d’asile congolais au Gabon prévoit deux options : le rapatriement volontaire, qui s’est intensifié depuis quelques jours, et l’obtention d’une carte de séjour pour ceux qui souhaitent rester en tant que migrants dans leur pays d’accueil. Depuis 2001, le HCR a aidé 2700 réfugiés congolais au retour volontaire vers la République du Congo. A ce jour, quelque 9500 réfugiés et demandeurs d’asile congolais vivent encore au Gabon.