Les cultivatrices de Ndendé, chef-lieu du département de la Dola, dans la province de la Ngounié (sud du Gabon), ont exprimé, le week-end dernier, leur exaspération face aux ravages causés par les éléphants dans leurs plantations, lors d’une réunion au Lycée Paul Marie Yembit, l’établissement secondaire le plus important de la localité.
La rencontre a regroupé autour de Mme Edith Massounga de Langladela, présidente de la nouvelle association « Murime » pour le développement de la Dola, plus d’une centaine de femmes qui ont menacé de s’attaquer aux pachydermes qui les affament, bien que ceux-ci fassent désormais partie des espèces intégralement protégées interdites de chasse.
Les appels lancés aux autorités locales, notamment au Préfet et au Chef de cantonnement étant demeurés lettres mortes, les femmes en colère ont signé une pétition qui sera envoyée au président Ali Bongo Ondimba.
Elles ont également décidé de lui poser le problème lors de son prochain séjour dans la province de la Ngounié pour le Conseil des Ministres délocalisé.
Depuis plusieurs mois, éléphants, hérissons et porcs-épics, dévastent les plantations dans le département de la Dola, au grand étonnement des populations qui ne s’expliquent pas pourquoi, ces animaux, notamment les éléphants, se rapprochent de plus en plus des villages alors qu’autrefois on ne les croisait que dans la haute forêt.
Les ravages causés par les éléphants sont tels que beaucoup hésitent d’entreprendre les travaux champêtres en cette période de défrichage et d’abattage des plantations.
Le découragement a gagné les populations. « Je ne suis pas du tout motivée. La plantation de l’année dernière a été entièrement dévastée et je n’ai pratiquement rien récolté », a déclaré une jeune fille-mère ayant pour seule activité le commerce du manioc et de la banane.
« Nous n’allons pas nous laisser faire par ces animaux (…). »On va se battre », a déclaré la vice-présidente de la nouvelle structure, Rosette Koumba.
Pour sa part, la présidente de la nouvelle association de développement de la Dola, Mme Edith Massounga de Langlade, s’est engagée à porter le problème au plus haut niveau de la République.
Pour donner plus de force à son action, elle a souhaité que les populations de Ndendé soutiennent l’association qui a pour vocation d’aider au développement des communautés à travers plusieurs activités génératrices de revenus.