Le manque d’eau potable dans le département du Cap Estérias, à une trentaine de km de Libreville, depuis un mois, a entrainé une recrudescence des maladies diarrhéiques et de la peau dans la contrée.
« Huit consultations sur dix sont dues à ces maladies depuis le début de la saison sèche », a confié une infirmière sous couvert de l’anonymat.
Les 14 villages du département du Cap Estérias sont au régime sec, depuis le début de la saison sèche qui a fait tarir tous les cours d’eau dans la contrée.
De Bolokobouet à Koubou-Koubou, en passant par le Premier Campement, le Cap Santa Clara et Malibé, l’eau potable manque depuis que se sont taries les rivières, principales sources d’eau des populations.
Même la commune du Cap Estérias est au régime sec. « D’habitude, nous buvons l’eau des rivières. Mais depuis deux mois les cours d’eau se sont asséchés », a déclaré Yvonne Mihindou, une mère de famille, notable du village Koubou-Koubou.
« Nous étanchons notre soif avec l’eau minérale achetée au marché de la cité des ailes (la cité des cadre de l’armée de l’air) à Libreville », a expliqué Mme Mihindou.
« Parfois les garçons se rendent à Avormabam, à près de 15 km du village, pour puiser un peu d’eau potable », a-t-elle ajouté, appelant le gouvernement à installer des bornes fontaines dans les villages.
Mme Niangou Mombo, une enseignante habitant le Premier Campement, a affirmé, pour sa part, que quelle que soit la saison, toutes les sources d’eau du département du Cap Estérias sont polluées et leur eau impropre à la consommation.
« Ici, on dit qu’il faut se signer avant de boire un verre d’eau que l’on vous offre, parce que chez nous, l’eau n’est pas source de vie mais de la mort », a observé Mme Niangou Mombo.
Lors d’une réunion tenue il y a quinze jours, les jeunes du Cap Extérias ont menacé de boycotter les prochaines législatives si le gouvernement ne réalisait pas, dans des délais raisonnables, le projet de construction de châteaux d’eau dans le département.