L’exploitation forestière est autorisée au Gabon uniquement dans les zones non classées, a annoncé mardi dernier le directeur provincial des eaux et forêts de l’Estuaire (ouest), M. Clément Tchinga, lors d’une réunion de sensibilisation des populations du Cap Estérias, localité à une trentaine de km de Libreville, sur l’exploitation forestière.
« Seules les zones non classées peuvent faire l’objet d’exploitation par les populations, à condition d’en faire une demande expresse aux autorités compétentes », a déclaré M. Tchinga.
« Nous sommes dans un pays de droit et il y a des procédures à suivre afin de bénéficier de quelques pieds de bois », a-t-il dit, ajoutant que la forêt classée de la Mondah, au nord de Libreville, et le Parc National d’Akanda sont formellement et strictement interdits d’exploitation.
« L’Etat attache du prix à leur protection », a-t-il dit, soulignant que les autorisations spéciales de coupe ne concernent pas les domaines publics dont la forêt classée de la Mondah et le Parc National d’Akanda.
« Elles ne peuvent être délivrées aux habitants que dans des poches de forêts non classées », a insisté M. Tchinga.
Selon la législation forestière, chaque citoyen gabonais peut bénéficier d’une autorisation spéciale de coupe donnant droit au plus à cinq pieds d’arbres représentant à peu près 15m3 de bois, à condition d’en faire la demande.
L’objectif de l’Etat est d’aider les populations à avoir un accès facile à la ressource dans le but de construire leurs maisons d’habitation avec les matériaux locaux.
« Pour avoir une autorisation spéciale de coupe, il faut en faire la demande à la direction provinciale des eaux et forêts qui décide, après avoir commis une mission de vérification sur le terrain.
« Les pieds d’arbres sollicités ne doivent pas se trouver dans une zone protégée et le requérant doit verser 42.000 FCFA au Trésor Public », a conclu M. Tchinga.
La majorité des habitants du département du Cap Estérias, qui abrite la forêt classée de la Mondah, ignorent tout des règles d’attribution et d’autorisation des coupes, mises en place par les pouvoirs publics pour permettre aux Gabonais d’avoir du bois pour leurs besoins de consommation courante.
Classée depuis 1930, la forêt de la Mondah subit les agressions répétées des populations ayant investi la baie de la Mondah. A l’exploitation illégale de la forêt se sont ajoutées celles intensive des carrières de sable et des surfaces de construction qui ont entraîné une sévère dégradation de la forêt et de ses écosystèmes.
Le phénomène ne semble pas s’estomper en dépit du déclassement, entre 1970 et 1990, de 2 500 hectares de la forêt, pour augmenter la coupe des bois.
En 1991, les autorités gabonaises ont donné mandat à l’Ecole nationale des forêts (ENEF) implantée dans la forêt classée de la Mondah, pour inventorier, reboiser et conserver ce patrimoine et l’ouvrir à un écotourisme de découverte, appuyée par des aides extérieures de la Banque mondiale et des coopérations allemande et belge.