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LIBYE. Kadhafi continue à commander des troupes, prévient l’Otan

« Les pro-Kadhafi que nous observons ne sont pas en plein débandade » estime le porte-parole de l’Alliance atlantique en Libye.

Le dirigeant libyen en fuite Mouammar Kadhafi conserve une capacité de commandement des troupes qui lui sont encore loyales dans le pays, a indiqué mardi 30 août un porte-parole de l’Otan, tout en affirmant ne pas savoir où il se trouve.

Lors d’une conférence de presse, le porte-parole de l’opération de l’Alliance atlantique en Libye, le colonel canadien Roland Lavoie, a fait état de la « capacité dont il fait encore preuve à commander et contrôler des troupes, leurs mouvements, et celui d’armes ainsi que leur déploiement, y compris le tir de missiles sol-sol ». « Fondamentalement, il fait preuve d’une capacité à exercer un certain niveau de commandement et de contrôle » des troupes loyalistes, a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse depuis Naples en Italie, retransmise par vidéo au siège de l’Otan à Bruxelles.

Il était interrogé sur la menace réelle encore représentée par Mouammar Kadhafi. « Les (forces) pro-Kadhafi que nous observons ne sont pas en pleine débandade, elles cèdent du terrain de manière ordonnée et se retirent sur la moins mauvaise de leurs positions, compte tenu de leur armement », a souligné le porte-parole. Dans le même temps, le colonel Lavoie a assuré que l’alliance n’avait aucune information sur la localisation de Mouammar Kadhafi. « Nous ne savons pas », a-t-il dit.

L’ultimatum du CNT aux partisans de Kadhafi

Pendant ce temps, Le chef des rebelles libyens a adressé mardi 30 août un ultimatum expirant samedi aux partisans de Mouammar Kadhafi dans les derniers fiefs du régime, dont Syrte, pour qu’ils se rendent, faute de quoi ils s’exposeraient à des opérations militaires.

Le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil a affirmé que des négociations étaient en cours avec des dignitaires de ces villes, notamment Syrte, pour essayer d’obtenir leur reddition sans combat.

« Cette fenêtre d’opportunité expirera à la fin de l’Aïd el-Fitr (vendredi en Libye).

A partir de samedi, si une issue pacifique n’est toujours pas en vue sur le terrain, nous pourrons faire la différence militairement », a déclaré Moustapha Abdeljalil lors d’une conférence de presse à Benghazi.

Selon lui, cet ultimatum concerne la ville de Syrte, à 360 km à l’est de Tripoli, la localité de Bani Walid, au sud-est de Tripoli et la région du Sud, sans plus de précision.

Le Conseil national de transition fait régulièrement état depuis plusieurs jours de négociations entre les rebelles et des chefs de tribus pour une entrée pacifique des rebelles dans la région natale du colonel Kadhafi, jusqu’ici sans succès.

Situation calme sur le front de l’est de Syrte

La situation était calme mardi 30 août au matin sur le front à l’est de la ville de Syrte, ville d’origine et bastion du colonel Mouammar Kadhafi dans le centre de la Libye, où les rebelles continuaient de recevoir des renforts.

De rares tirs de chars T-55 ont visé à l’aube, depuis la localité de Nofilia où sont installées les positions d’artillerie des rebelles, les forces pro-Kadhafi sur cette ligne de front située environ à une centaine de kilomètres à l’est de Syrte. Ils n’ont pas eu de suite et la situation était parfaitement calme en début de matinée, sans aucun échange de tir, a-t-on constaté.

Les combattants rebelles se réveillaient tranquillement dans leurs bivouacs de fortune installés dans les sables de part et d’autre de la route côtière menant à Syrte et qui traverse d’Est en Ouest cette vaste région désertique. Des chars T-55 et engins blindés montaient vers la ligne de front, où ils prenaient position dans les dunes.

A l’arrière des lignes rebelles, à une dizaine de kilomètres à l’est de Nofilia, la ville de Ben Jawad était quand à elle totalement déserte, vidée de sa population. Cette localité marquait jusqu’à la semaine dernière la position la plus avancée atteinte par les rebelles depuis le début du soulèvement contre le colonel Kadhafi à la mi-février.

L’Otan poursuivra sa mission

La mission de l’Otan en Libye se poursuivra tant que persistera une menace du régime de Mouammar Kadhafi contre la population civile, a affirmé ce mardi la porte-parole de l’Otan, Oana Lungescu.

« La mission en Libye est encore nécessaire. Aussi longtemps que la menace persistera, le travail à faire devra être accompli », a-t-elle dit au cours d’un point de presse au siège de l’alliance à Bruxelles. « La mission de l’Otan en Libye est importante et efficace. Elle est nécessaire pour protéger les civils », a insisté Oana Lungescu.

« Malgré la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi et le retour graduel à la sécurité, la mission de l’Otan n’est pas encore terminée », a renchéri de son côté le porte-parole de l’opération « Protecteur unifié » en Libye, le colonel canadien Roland Lavoie. Il a indiqué à cet égard que la fin de la mission ne dépendrait pas du sort de Mouammar Kadhafi et de son éventuelle capture, mais de « l’évaluation de la situation sécuritaire » sur le terrain.

Dans la nuit de lundi à mardi, l’Otan a indiqué avoir mené plusieurs raids dans la région de Syrte et avoir détruit plusieurs positions militaires.

Le Nouvel Observateur – AFP

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