Les enseignants du secteur public au Gabon ont suspendu jeudi, deux semaines avant la rentrée scolaire, un mouvement de grève entamé en avril pour privilégier l’intérêt supérieur de la Nation et l’avenir de nos enfants, annonce un communiqué du groupement des syndicats enseignants.
L’Assemblée générale de la Conasysed (Convention nationale des syndicats du secteur éducation, 9 syndicats) tenue le jeudi 1er septembre 2011 a décidé de privilégier l’intérêt supérieur de la Nation et l’avenir de nos enfants en suspendant, à compter de ce jour, la grève déclenchée le 11 avril 2011, et par conséquent, demande à tous les enseignants de reprendre les cours, indique le communiqué à l’approche de la rentrée scolaire prévue le 15 septembre.
La Conasysed réclame une prime incitative à la fonction enseignante qui, si elle ne figure pas dans les bulletins de salaires dès janvier 2012, pourrait empêcher la reprise des cours au deuxième trimestre.
La Conasysed exige également le rétablissement sans délai et sans condition des salaires des neuf leaders syndicaux, ainsi que le paiement de tous les arriérés de solde, avant la rentrée scolaire.
Le 11 avril, la Conasysed avait lancé une grève, jugée peu suivie par la presse gabonaise, pour réclamer notamment le versements des salaires de neuf leaders syndicaux privés d’émoluments depuis le 25 janvier.
Ces neuf responsables syndicaux menacent d’entamer une grève de la faim vendredi si leurs salaires ne sont pas rétablis et si les sanctions à leur encontre ne sont pas levées, a annoncé leur syndicat dans une lettre ouverte adressée notamment au Pape Benoît XVI et à Barack Obama.
L’Assemblée Générale soutient fermement la grève de la faim des neuf leaders syndicaux, indique le texte de la Conasysed jeudi.
Dans une déclaration de soutien à la Conasysed, la plate-forme de la société civile gabonaise +Ca suffit comme ça+ exige le rétablissement sans délais des salaires des leaders syndicaux. Elle y dénonce la déliquescence avancée du système éducatif gabonais qui se caractérise par: un nombre insuffisant d’enseignants, l’insuffisance des structures d’accueil, des effectifs pléthoriques (70 élèves en moyenne par classe dans un grand nombre d’établissements à Libreville et en provinces), des mauvaises conditions de vie et de travail des enseignants, l’absence d’outils pédagogiques modernes et de qualité, alors que le Gabon dépense plus par élève que la plupart des pays africains.
Depuis 2008, l’éducation publique et la santé au Gabon ont été affectées pendant plusieurs mois par des mouvements sociaux diversement suivis.
La rentrée 2010 avait été perturbée par une grève de deux semaines des enseignants qui réclamaient des arriérés de salaires, primes et promotions administratives. Le Gabon compte environ 13.000 enseignants dans le secteur public, selon un responsable de la Conasysed.