De nombreux problèmes restent encore à résoudre concernant notamment les mutations d’enseignants et les structures d’accueil dans bon nombre d’établissements à travers le Gabon, à la veille de la rentrée scolaire 2011-2012.
La rentrée scolaire, qui intervient souvent fin septembre-début octobre, a été avancée exceptionnellement en prévision de la 28ème Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football que le pays doit co-organiser avec la Guinée-Equatoriale dans quatre mois.
Alors que la rentrée administrative a été fixée au 8 septembre et le début des cours au 19, ni les enseignants, ni les chefs d’établissement eux-mêmes ne sont encore fixés sur leurs situations professionnelles.
Aucun chef d’établissement, encore moins aucun enseignant, ne sait s’il est maintenu à son poste où s’il fait l’objet d’une mutation. Les postes laissés vacants par certains enseignants sur le départ, tels que ceux admis à l’Ecole normale supérieure (ENS), ne sont pas encore pourvus.
Les lycées devant accueillir les élèves en provenance des (Colège d’enseignement secondaire (CES), admis en classe de seconde et ceux admis au concours d’entrée en sixième, sont confrontés à un problème de structures d’accueil.
Par ailleurs, les établissements érigés en CES depuis l’année dernière n’ont bénéficié d’aucune dotation financière pour leur permettre de renforcer leurs effectifs d’enseignants ou de construire de nouvelles salles de classe.
« Nous sommes vraiment surpris et déçus de constater que cette année encore, à quelques jours de la rentrée des classes, les affectations ne sont pas encore connues », ont déploré des sources proches du ministère de l’éducation nationale à Oyem, chef-lieu de la province du Woleu-Ntem (nord).
Selon les mêmes sources, les responsables de l’éducation nationale auraient dû mettre en application toutes les recommandations des états généraux de l’éducation concernant les mutations et autres pour éviter les errements actuels.
Le non paiement des vacations aux enseignants mobilisés pour l’examen du BAC n’est pas pour ramener la sérénité, à la veille de la rentrée scolaire, surtout dans le monde sensible de l’éducation où la moindre étincelle peut provoquer une explosion.
Bien qu’ayant fait l’objet d’un débat à l’échelle nationale, lors des états généraux de l’éducation, tenus à Libreville en mai 2010, le système éducatif national continue d’être confrontés au mêmes difficultés à chaque début d’année scolaire.
Pour certains observateurs, le fait d’avoir jeté aux orties certaines recommandations pertinentes de cette large concertation nationale convoquée à l’initiative du président Ali Bongo Ondimba, est à l’origine des errements observées, à la veille de la rentrée scolaire 2011-2012 qui aurait dû être parmi les meilleures des annales du ministère de l’éducation nationale.
« Pourquoi avoir permis une telle débauche d’argent, d’énergie et de temps si c’était pour enfermer dans les tiroirs les conclusions d’une réflexion sur un sujet aussi important que l’éducation » ?, se sont encore interrogés des sources proches du ministère de l’éducation nationale à Oyem.
Un professeur de lycée a, pour sa part, dénoncé l’incompétence dans l’administration gabonaise. « C’est vraiment une honte d’avoir autant d’incompétents à la tête de nos administrations », a-t-il confié, affirmant que les responsables de l’éducation nationale font tout cela à dessein. « Mais pour quel objectif » ? S’est-il interrogé.