Le président de l’Union du peuple gabonais (UPG), Pierre Mamboundou, s’est rendu, le 13 septembre dernier, à la cathédrale Sainte Marie de Libreville où neuf leaders syndicaux de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) observent une grève de la faim depuis le 2 septembre dernier. Il s’agissait pour l’opposant de s’enquérir de l’évolution de la situation.
A l’instar de certaines personnalités politiques et de membres de la société civile (médecins, avocats, magistrats, universitaires, présidents et secrétaires généraux d’ONG), Pierre Mamboundou, président de l’Union du peuple gabonais (UPG) et de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), a rendu visite, le 13 septembre dernier, aux neuf leaders de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) en grève de la faim illimitée, depuis le 2 septembre dernier, du côté de la cathédrale Sainte Marie, à Libreville.
En compagnie d’une forte délégation, Pierre Mamboundou est ainsi venu témoigner sa solidarité à ces enseignants qui réclament, par cette abstinence à l’alimentation, le rétablissement de leurs salaires suspendus depuis le mois de janvier dernier. Un membre du service de communication de l’UPG a expliqué que l’opposant historique était «venu rendre visite à des compatriotes, en vue de s’enquérir de l’évolution de la situation». Ayant écouté leurs desideratas, le président de l’UPG «a promis de les soutenir. Mais, il attend le retour du gouvernement, en tournée dans le Haut-Ogooué, pour tenter de tirer les choses au clair», assure le même membre de l’UPG.
La situation de ces grévistes de la faim n’a pas évolué depuis l’entame de ce jeûne, malgré la promesse du gouvernement de rétablir leurs salaires. «Le ministre de l’Education nationale leur demande de reprendre d’abord le travail pour que leur salaires soient rétablis», assure le membre du service de communication de l’UPG avant d’ajouter : «les cours n’ont pas encore commencé. Comment peuvent-ils aller à leurs lieux d’affectation sans moyens et pour quoi y faire en ce moment ?»
La Conasysed ayant mis à terme de sa grève générale des enseignants dans l’objectif de ne pas pénaliser la rentrée scolaire, le gouvernement gabonais a annoncé, le 3 septembre, le rétablissement des salaires des neuf leaders syndicaux. Mais, à ce jour, la promesse du gouvernement ne s’est toujours pas matérialisée. La Conasysed a de ce fait publié un communiqué à travers lequel il a énuméré quatre «mensonges» du gouvernement. Il s’agissait, dans les faits, d’un rappel des promesses de rétablissement desdits salaires non tenues. Selon ce communiqué, le 10 avril, le 26 avril, le 12 mai et le 3 septembre, le gouvernement avait fait la même promesse sans jamais rétablir les salaires suspendus. Les grévistes de la faim, qui déclaraient le 2 septembre avoir déjà vu des promesses non tenues, avaient refusé de suspendre leur mouvement de grève. Ils restent dans l’expectative.
Au terme de la visite aux grévistes de la faim du leader de l’UPG, un membre de la Conasysed, Jules Bibang, a déclaré que «ce soutien au caractère noble et vital nous va droit au cœur et nous confirme que nous sommes sur la bonne voie. Notre seule prière reste inlassablement que de plus en plus de Gabonais puissent se réveiller et emboiter la pas de cette importante lutte.»