Le parquet général ayant confirmé sa relaxe définitive dans l’affaire Clearstream, Dominique de Villepin a annoncé lundi soir qu’il se retirait de la présidence de son parti République solidaire pour se consacrer à « une politique de rassemblement national ».
Le parquet général ayant annoncé lundi qu’il ne formait pas de pourvoi contre l’arrêt de la cour d’appel de Paris mercredi dernier, la relaxe de Dominique de Villepin dans l’affaire de fausses listes de comptes de la société Clearstream est devenue définitive mardi. Et voici donc la réaction politique de l’ancien Premier ministre à cette annonce : Dominique de Villepin a annoncé lundi soir dans un communiqué qu’il se retirait de la présidence de son parti République solidaire (RS), qu’il a lancée en juin 2010. Objectif : « se consacrer pleinement à la définition d’une politique de rassemblement national pour faire face aux défis inédits qu’affronte la France ». Pour ce faire, il a décidé « de se placer en dehors de toute responsabilité partisane », « ainsi s’engage une nouvelle étape pour Dominique de Villepin et République Solidaire dans la perspective des échéances de 2012 ».
Dominique de Villepin, à la peine dans les sondages qui le créditent de 2 à 4% d’intention de vote et fragilisé par de nouvelles accusations (de Robert Bourgi cette fois, l’homme de l’ombre de la Françafrique qui l’accuse d’avoir perçu avec Jacques Chirac des fonds occultes entre 1997 et 2005), a aussi demandé à la secrétaire générale de RS, l’ex-ministre chiraquienne Brigitte Girardin, « de le rejoindre pour constituer une équipe destinée à mettre en oeuvre, dans les mois à venir, une telle démarche pour notre pays ». Le départ de Brigitte Girardin était demandé par des cadres de RS, écrivait Le Parisien lundi matin. « Ce n’est pas vrai », a affirmé à l’AFP un des derniers parlementaires fidèles à Dominique de Villepin, Jean-Pierre Grand. « Elle est contestée par trois personnes dans Paris qui ne sont dans aucune instance du parti. C’est malveillant », a-t-il ajouté. « Dominique de Villepin la prend avec elle pour le programme », a-t-il affirmé. Dominique de Villepin a demandé à Jean-Pierre Grand de devenir président de République solidaire et à un autre député, Marc Bernier, de remplacer Brigitte Girardin au poste de secrétaire général.
Le positionnement de Villepin très virulent vis-à-vis du chef de l’Etat (qui avait renoncé à se porter partie civile en appel) l’avait progressivement coupé d’une majeure partie de ses soutiens, comme Hervé Mariton, Bruno Le Maire, Marie-Anne Montchamp ou Georges Tron. Plus récemment, le porte-parole de RS, le député Daniel Garrigue, a démissionné de ses fonctions, dénonçant un manque de concertation sur le projet politique du parti et notamment sur sa mesure phare : « un revenu citoyen ». Une hémorragie qui s’est poursuivie le jour même de l’annonce de la relaxe mercredi dernier, avec le départ de Jacques Le Guen.