Après avoir accusé plusieurs hommes politiques français, dont Jacques Chirac et Dominique de Villepin, d’avoir profité des financements occultes de plusieurs dirigeants africains, l’avocat Robert Bourgi sera entendu par la police de Paris jeudi matin.
Suite à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris le 13 septembre, l’avocat franco-libanais Robert Bourgi sera entendu jeudi matin à la brigade financière de la police française.
Après avoir accusé Jacques Chirac et l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin d’avoir reçu près de vingt millions de dollars de la part de divers chefs d’État africains, le conseiller officieux de l’Élysée avait reconnu ne disposer d’aucune preuve de ce qu’il avançait, mais s’était dit prêt à témoigner devant un juge.
Robert Bourgi avait également émis des accusations contre Jean-Marie Le Pen, déclarant que l’ex-dirigeant d’extrême droite avait reçu des fonds occultes de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba, pour financer sa campagne présidentielle de 1988.
Démentis en série
Ont également été mis en cause par l’avocat quatre des six chefs d’État français en poste durant la 5e république : Georges Pompidou, Valery Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac. Côté Afrique, cinq chefs d’État sont nomémment désignés par Bourgi dans le cadre des financements occultes de la Françafrique : Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Omar Bongo (Gabon). Ils auraient notamment, d’après les dires de Robert Bourgi, versé environ 10 millions de dollars pour la campagne de Jacques Chirac en 2002.
La plupart des accusés ont démenti les allégations de Bourgi, et plusieurs d’entre eux s’apprêtent à porter plainte contre lui pour diffamation : Abdoulaye Wade, l’actuel président du Sénégal ainsi que son fils Karim, mais aussi Dominique de Villepin, et Jacques Chirac. Jean-Marie Le Pen, lui, a déjà saisi la justice.
(Avec AFP)