En vue de confirmer sa dynamique unitaire autour de la transparence électorale et de la biométrie, l’opposition gabonaise et la société civile ont donné une conférence de presse, le samedi 24 septembre 2011. Il y a été question des enjeux de leur opposition à l’organisation des élections à venir «dans les conditions de fraude généralisée qui risquent de plonger le Gabon dans une crise aux conséquences incalculables». Un meeting a été annoncé qui devrait se tenir sur la place de Rio à Libreville, le 1er octobre.
La société civile gabonaise, les principaux leaders des partis de l’opposition gabonaise, regroupés au sein de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), de la Coalition des partis de l’Opposition pour l’alternance (CPPA), du Front socialiste gabonais (FSG) et de bien d’autres partis politiques de l’opposition non fédérés, se sont réunis le 24 septembre 2011 au siège du Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ) à Libreville, en vue d’une conférence de presse à travers laquelle ils ont réaffirmé de manière unanime que sans transparence électorale et sans biométrie il n’y aura pas d’élections au Gabon.
Dans son propos liminaire, Jules Aristide Bourdès Ogoulinguendé, leader du CDJ, a déploré qu’ «après plus de 45 ans de règne sans partage du PDG, l’arrivée au pouvoir de Bongo fils dans les conditions que tout le monde sait et qui auraient dû l’inciter à créer le cadre indispensable à l’entrée de notre pays dans la modernité, le PDG s’évertue à manipuler et à triturer la Constitution ainsi que la loi électorale ; à vouloir organiser les élections législatives à venir sans biométrie et sans aucune transparence.»
Poursuivant, le leader du CDJ a laissé entendre que «lassées par tant de tripatouillages et de hold-up électoraux, l’opposition gabonaise et la société civile invitent Mr Ali Bongo Ondimba, président de la République, clef de voûte des institutions, à éviter à notre pays de connaître les soubresauts qui ébranlent les régimes dictatoriaux de par le monde.»
Les différents échanges ont permis de comprendre que l’opposition se situe actuellement dans une phase de sensibilisation des populations pour l’amener à adhérer à son principe (Pas de biométrie, pas d’élection) et à son slogan «Ça suffit comme ça !», largement explicité et fortement martelé par Pierre André Kombila du RNB, entre autres. Le but escompté est que la population s’approprie le message et «fasse ce qu’elle a à faire pour empêcher» la tenue des élections sans biométrie.
Les opposants sont d’autant plus convaincus d’être sur la bonne voie que l’opération de révision administrative des listes électorales, organisée par le ministère de l’Intérieur du 21 juillet au 3 septembre dernier, a «largement été ignorée par les populations». Ce qui est le signe, selon les leaders de l’opposition, que la population se détournera des élections tant qu’elle ne sera pas sûre de se réapproprier son vote. «Dans ce pays, on nomme le président, on nomme les députés, on nomme les sénateurs. Les Gabonais ne veulent de ça !», a martelé Me Louis-Gaston Mayila, président de l’UPNR, parti membre de l’ACR.
L’opposition n’a pas voulu dévoiler les actions qu’elle entend mener si le pouvoir reste dans sa logique de législatives sans biométrie. Elle préconise, vraisemblablement, une série d’actes à travers le territoire national visant à lui assurer l’empêchement des législatives annoncées.
Face aux questions de certains journalistes dubitatifs sur la sincérité et la fiabilité de leur dynamique unitaire actuelle, les leaders de l’opposition ont assuré qu’ils ne décevront pas et que chaque formation politique retrouvera son autonomie d’action sitôt que le problème de la transparence électorale sera résolu.
Le regroupement de leaders politiques a annoncé avoir demandé, le vendredi 23 septembre, au ministère de l’Intérieur l’autorisation d’organiser un meeting sur la place de Rio à Libreville. Le rassemblement sera suivi d’une marche pacifique.
