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Libye: des pro-Kadhafi tenaces dans leurs bastions de Bani Walid et Syrte

Les forces du nouveau régime en Libye se heurtaient jeudi à la ténacité des combattants bien armés de l’ex-leader en fuite Mouammar Kadhafi, deux semaines après le lancement de l’offensive contre leurs derniers bastions.

Elles ont parallèlement accentué leur traque des proches de Mouammar Kadhafi avec une demande officielle d’arrestation d’un de ses fils, Saadi, réfugié au Niger voisin depuis le 11 septembre, alors que l’ex-dirigeant reste introuvable.

Deux autres de ses fils sont réfugiés dans les bastions pro-Kadhafi de Syrte et Bani Walid, selon le CNT. « Ce dont nous sommes sûrs c’est que Seif al-Islam est à Bani Walid et que son frère Mouatassim est à Syrte », a affirmé le porte-parole militaire, le colonel Ahmed Bani.

Plus d’un mois après leur entrée triomphale dans Tripoli, les forces du Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion qui a renversé le régime Kadhafi, buttent encore sur une résistance farouche à Syrte (360 km à l’est de Tripoli), et Bani Walid (170 km au sud-est de Tripoli).

Des combats intenses avaient lieu dans l’après-midi à l’est et au nord-est de Syrte que les forces du CNT tentent de conquérir depuis le 15 septembre.

« Cela ne va pas être facile de prendre Syrte. On pensait qu’on le ferait vendredi, maintenant je n’y crois plus. Mouatassim (Kadhafi) est à l’intérieur et dirige ses hommes. Ils ont des armes lourdes et des tireurs embusqués, qui nous compliquent la tâche », a déclaré à l’AFP un commandant sur le terrain.

Avant l’aube, les pro-Kadhafi avaient « tenté de nous encercler dans le noir, mais la pluie a fait échouer leur plan. Sans cela, nous aurions eu de lourdes pertes », a-t-il dit.

La prise du port de Syrte il y a deux jours avait signifié une victoire majeure des forces du CNT dans leur bataille pour la ville, mais la résistance reste opiniâtre.

« Ils ont tout perdu. C’est leur dernière bataille, c’est pourquoi ils se battent férocement. Nos troupes subissent de durs coups. Aujourd’hui nous avons reculé de trois kilomètres », a souligné le commandant.

En plus, il y encore eu un « manque de coordination ». « Un groupe de nos combattants a été touché par une roquette lancée par un de nos chars. Il y a eu trois martyrs », selon lui.

A Bani Walid, une oasis au relief accidenté, les pro-CNT, bloqués face à une résistance farouche, n’ont pas avancé depuis quelques jours, selon un journaliste de l’AFP.

Walid Khaimej, un capitaine sur le front de Bani Walid, a demandé « plus d’aide de l’Otan ». Mais l’Alliance a fait savoir qu’elle n’avait pas « réduit son activité en Libye » et rappelé qu’elle « n’avait pas pour objectif d’apporter un soutien aux forces du CNT au sol ».

Sur le plan diplomatique, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU s’est déclaré en faveur de la levée de la suspension de la Libye, un autre bon point pour le CNT, reconnu par la communauté internationale comme représentant du peuple libyen.

Parallèlement aux combats, Interpol a émis pour la première fois une « notice rouge » à la demande du CNT qui réclame l’arrestation de Saadi Kadhafi.

« Cette notice rouge constitue une alerte régionale et internationale (…) pour aider à localiser et arrêter Saadi Kadhafi », a indiqué dans un communiqué l’organisation. Le CNT l’accuse de « s’être emparé de biens par la force et d’intimidation quand il dirigeait la fédération libyenne de football ».

« En tant que commandant d’unités militaires qui auraient été impliquées dans la répression durant la révolte, Saadi Kadhafi est aussi soumis à une interdiction de voyage et un gel de ses biens ordonnés par l’ONU en mars », a rappelé Interpol.

Le 9 septembre, Interpol a diffusé une « notice rouge » pour demander l’arrestation de Mouammar Kadhafi, de Seif Al-Islam et du beau-frère de l’ex-dirigeant Abdallah Al-Senoussi, ex-chef des renseignements, visés par un mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale.

Le CNT a en outre demandé à la Tunisie de lui remettre l’ex-Premier ministre Al-Baghdadi Al-Mahmoudi en lançant un « mandat d’amener ». M. Mahmoudi, acquitté mardi par la justice tunisienne après une première condamnation à six mois de prison pour entrée illégale en Tunisie, est toujours détenu.

« Son maintien en détention malgré son acquittement est illégal, c’est une manoeuvre destinée à permettre l’émission du mandat d’amener », a dit l’un de ses avocats Mabrouk Kourchid.

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